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Pourquoi les oiseaux décorent-ils leurs nids avec des objets artificiels ?

Un moyen de dissuasion efficace

oiseaux nid

Les oiseaux sont connus pour agrémenter leurs nids d’objets artificiels ou de plumes. De nouvelles expériences renforcent l’idée qu’ils contribuent à dissuader les espèces qui tenteraient de voler leurs œufs.

Ornements inhabituels

Le fait que ces éléments inhabituels, en plastique ou métalliques (notamment des pointes de dispositifs anti-oiseaux placés à l’extérieur des bâtiments), ne contribuent généralement pas à l’isolation ou au soutien structurel des nids intrigue depuis longtemps les chercheurs.

Constatant que ces ornements les rendaient essentiellement plus visibles, un duo de chercheurs norvégiens a exploré la possibilité qu’il s’agisse d’un moyen de dissuader les corvidés de subtiliser les œufs qu’ils contenaient.

De précédentes recherches avaient révélé une certaine aversion des pies et corbeaux pour les objets de forme inhabituelle, et également suggéré que le placement de grandes plumes dans les nids des espèces qu’ils ciblaient visait à leur fait croire qu’un oiseau avait été tué à ce endroit.

Afin d’en savoir plus, Magne Husby et Tore Slagsvold ont mené des expériences impliquant trois types de nids artificiels. Le premier contenait uniquement des œufs de caille, le second des œufs et une cuillère en métal, et le dernier des œufs et de grandes plumes. Au total, 78 essais ont été menés dans une zone forestière pour observer les réactions des pies bavardes (Pica pica) et 60 à proximité d’une décharge publique fréquentée par des corbeaux communs (Corvus corax).

oiseaux nid

Des expériences révélatrices

En moyenne, les pies ont attendu 96 heures avant de s’attaquer aux œufs des nids simples, 149 heures pour subtiliser ceux des nids agrémentés d’une cuillère et 152 heures avant de daigner s’approcher des structures comportant des plumes. Une tendance similaire a été observée chez les corbeaux, qui ont respectivement attendu 28, 34 et 43 heures.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Royal Society Open Science, ce délai supplémentaire se révèlerait crucial, en permettant aux espèces ciblées d’élaborer des stratégies défensives ou de repli.

« Ces travaux s’ajoutent au nombre croissant de recherches explorant la façon dont certaines espèces sauvages tirent profit des structures et objets artificiels », commente Noah Perlut de l’université de la Nouvelle-Angleterre (Maine).

En avril dernier, l’analyse de nids d’oiseaux à Amsterdam avait une nouvelle fois illustré notre empreinte sur la planète.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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