Les récents travaux archéologiques menés sur le site de la bataille de Waterloo ont révélé des scènes terrifiantes, témoignant du carnage et des souffrances atroces durant ce combat décisif. Les fouilles menées par des vétérans militaires et des archéologues ont mis au jour des membres amputés et les restes de chevaux qui ont été tués pour mettre fin à leurs souffrances.
La bataille de Waterloo
La bataille de Waterloo, qui s’est déroulée en juin 1815, a marqué un tournant décisif dans l’histoire européenne. Ce combat, qui opposa les forces napoléoniennes à une coalition dirigée par le duc de Wellington, a entraîné la mort d’au moins 20 000 soldats. Cependant, certains historiens estiment que le nombre total de victimes pourrait être bien plus élevé.
Les fouilles entreprises en Belgique, à la ferme de Mont-Saint-Jean, qui servait d’hôpital de campagne aux troupes britanniques, ont révélé l’ampleur des souffrances humaines et animales endurées lors de cet affrontement. Les archéologues et les anciens combattants participant à ces fouilles ont exhumé des restes poignants, notamment des membres amputés et des chevaux euthanasiés.
Les fouilles, qui ont duré deux semaines, ont permis la mise au jour de 15 membres amputés, ainsi que les squelettes de sept chevaux et d’une vache. Cette découverte s’ajoute aux trois chevaux et au squelette humain complet trouvés sur ce même site en 2022. Les archéologues sont parvenus à identifier une fosse spécialement creusée après la bataille, destinée à se débarrasser rapidement des corps mutilés et des restes des chevaux abattus pour abréger leurs souffrances.
Une autre perspective de l’histoire
Tony Pollard, historien et archéologue à l’université de Glasgow, a souligné l’importance de ces découvertes. Il a précisé qu’il n’existe nulle part ailleurs une telle combinaison de restes humains et d’animaux euthanasiés. Les archéologues ont également trouvé des boîtes de munitions en étain, abandonnées après avoir été retirées de leurs sacs de cuir.
Les travaux de Waterloo Uncovered, qui ont commencé en 2015 pour commémorer le 200e anniversaire de la bataille, permettent de nuancer les récits historiques traditionnels, souvent dominés par la perspective britannique. En effet, Tony Pollard explique que ces fouilles ont mis en lumière des aspects de la bataille souvent négligés dans les livres d’histoire, notamment la participation des autres nations qui ont combattu aux côtés de la Grande-Bretagne contre Napoléon.
Les découvertes faites sur d’autres sites de la bataille, tels que la ferme d’Hougoumont, mettent en évidence l’intensité des combats. 1 200 soldats alliés ont tenté de repousser un nombre bien plus important de troupes françaises, dans ce qui est souvent décrit comme le « champ de bataille ». Contrairement à la version historique britannique qui affirme que les Français n’ont jamais pénétré dans le jardin d’Hougoumont, les preuves archéologiques suggèrent qu’ils ont brièvement franchi les murs avant d’être rapidement repoussés.
Le calvaire des soldats amputés
Les fouilles ont également révélé la terrible épreuve subie par les soldats blessés à Mont-Saint-Jean, où environ 500 d’entre eux ont été amputés. Ces opérations étaient réalisées sans anesthésie ni antibiotiques, ce qui rendait ces interventions extrêmement douloureuses et dangereuses. Malgré l’horreur de la situation, les fouilleurs ont été frappés par la précision des amputations.
Cependant, le sort des hommes ayant subi ces amputations reste incertain. Pollard souligne que leur survie dépendait en grande partie du hasard, car la médecine de l’époque était incapable de garantir une issue favorable à ces opérations.
Pour rappel, les horreurs de la bataille de Waterloo ont été révélées par le journal d’un marchand écossais.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: The Guardian
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