Bordeaux se lance l’objectif « zéro mégot ». L’association ÉcoMégot installe dès aujourd’hui les premières bornes de ramassage de ces polluants au niveau de la rive droite de la ville avec un second but : les recycler. Un projet en faveur de l’environnement puisqu’une cigarette met entre « quatre et douze ans pour disparaître définitivement ».
Bordeaux : première ville de France « zéro mégot »
Le programme démarre dans le quartier de la Bastide pour décrasser les rues des mégots. Chaque année, 200 millions de mégots (35 tonnes) se retrouvent à paver les rues de Bordeaux. Ainsi, l’association ÉcoMégot voit le jour en 2016 et compte bien éradiquer ce problème. Une phase test démarre en avril 2017, avec un résultat d’un million de mégots collectés.
Désormais, le projet entre en action. Près de 50 bornes sont installées, 28 au niveau des différents arrêts de tram de la rive droite et 19 aux alentours. L’association se fait des alliés, elle a notamment décroché des partenariats avec les entreprises bordelaises Cdiscount ou le casino de Bordeaux. « Nous sommes en phase de tests chimiques pour la dépollution avant de mettre en place notre outil de recyclage », explique Jean-Baptiste Durand, un des deux agents de sensibilisation de l’association.
La municipalité envisage une transformation « en plastique » ou une valorisation « en énergie » de ces polluants. À l’avenir, ÉcoMégot compte étendre ses bornes à l’ensemble de la ville de Bordeaux. La mise en place du ramassage des bornes va être normalement effectuée à vélo pour ensuite mettre en place le système de recyclage. « À notre connaissance, il n’en existe que deux actuellement, en Angleterre et en Bretagne, et cela n’aurait pas de sens d’envoyer nos mégots aussi loin », ajoute Jean-Baptiste Durand.
Une opération dans la continuité de dépollution des villes
À Paris ou dans d’autres villes de France, les fumeurs peuvent être sanctionnés d’une amende de 68 euros pour avoir jeté un mégot de cigarette par terre. À Bordeaux, ce n’est pas le cas, aucun texte ne précise cette sanction, mais uniquement une possible verbalisation.
L’article R 633-6 du Code pénal, révisé par décret en 2015, annonce que le jet d’un mégot « est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 3e classe le fait de déposer, d’abandonner, de jeter ou de déverser, en lieu public ou privé, à l’exception des emplacements désignés à cet effet par l’autorité administrative compétente, des ordures, déchets, déjections, matériaux, liquides insalubres ou tout autre objet de quelque nature qu’il soit, y compris en urinant sur la voie publique, si ces faits ne sont pas accomplis par la personne ayant la jouissance du lieu ou avec son autorisation »
En 2017, 21 00 procès-verbaux sont dressés à Paris, un chiffre en augmentation par rapport à 2016 de 1 200 %. Il ne faut pas oublier, comme l’indique ce reportage de France 3, qu’un seul mégot peut polluer « 500 litres d’eau », et qu’il dégage « des métaux lourds, de la nicotine, du cadmium, du plomb et d’autres polluants ».
Par Bérengère Condemine, le
Source: 20minutes
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