Bijoux ossements humains
© Anna Malyutina/ Peter the Great Museum of Anthropology and Ethnography (Kunstkamera)

Des archéologues ont récemment effectué une fouille dans un cimetière situé au nord-ouest de la Russie. Les recherches ont dévoilé que le cimetière datait de 8 200 ans. Mais le plus surprenant, c’est que les chercheurs ont découvert de nombreux pendentifs faits à partir d’os et de dents attachés aux restes des défunts. À première vue, les archéologues ont affirmé qu’il s’agissait d’os et de dents d’animaux sauvages. Mais après avoir effectué des analyses, ils ont découvert que ces pendentifs étaient constitués d’os humains. Au moins douze de ces bijoux étaient ornés d’os humains qui auraient été retirés de fémurs.

Une découverte surprenante

Les archéologues ont effectué leurs fouilles sur le site d’Yuzhniy Oleniy Ostrov, dans la région de Carélie en Russie. C’est un cimetière contenant 177 sépultures datant de 6 200 ans avant J.-C. À cette époque, les habitants de la région étaient des chasseurs, des pêcheurs ou des cueilleurs. Leur régime alimentaire se basait sur les produits de la rivière comme le poisson. La classe sociale était aussi très visible puisque, durant les fouilles, les archéologues ont découvert que certains défunts avaient été enterrés sans bijoux et d’autres avec de nombreux ornements en os ainsi que des manteaux.

Kristiina Mannermaa, archéologue à l’université d’Helsinki en Finlande, a dirigé les recherches sur ce site. Son équipe et elle ont déterré 37 pendentifs qui ont été prélevés de 6 tombes différentes. Parmi eux, 12 s’avèrent être faits à partir d’os humains et venaient de trois tombes différentes, dont deux renfermaient des hommes adultes célibataires et l’autre un homme adulte et un enfant. Actuellement, Mannermaa et son équipe sont encore en train d’étudier des tombes afin de découvrir plus de pendentifs.

Un matériau très particulier

Les os humains découverts dans les tombes n’ont pas été traités avec des procédés particuliers. En effet, ils ont été sculptés rapidement puisqu’ils ont juste été taillés avec de simples rainures et leurs extrémités ont été terminées par un cordon. Ce qui est impressionnant, c’est que la forme des os est parfaitement identique à celle des dents d’animaux. Selon Mannermaa, ces os auraient été utilisés pour remplacer les dents qui devaient être posées sur l’ourlet d’un vêtement.

Actuellement, Mannermaa continue de mener des recherches sur les pendentifs afin de savoir si les dents d’animaux ainsi que les os ont été travaillés de la même manière. Elle essaie même de découvrir à qui pouvaient bien appartenir ces os. Malheureusement, les recherches ne pourront pas aller loin, puisque la recherche d’ADN sur les os nécessite la destruction de ces derniers.

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