La sonde OSIRIS-REx a détecté la présence de minéraux hydratés sur Bennu, un astéroïde de 500 mètres de diamètre. Une découverte importante qui pourrait aider les scientifiques à mieux cerner le rôle des astéroïdes dans l’acheminement de l’eau et des composantes chimiques essentielles à la vie sur Terre.

 

De l’eau sur un astéroïde

La découverte de minéraux hydratés sur l’astéroïde suggère que l’eau liquide était autrefois abondante à l’intérieur du corps parent de Bennu, que les scientifiques pensent être une roche d’environ 100 kilomètres de diamètre qui se trouvait dans la ceinture principale d’astéroïdes entre Mars et Jupiter. L’objectif principal de la mission OSIRIS-REx, lancée en septembre 2016 et évalué à 800 millions de dollars, est de mieux comprendre la formation du système solaire et le rôle particulier qu’ont pu jouer les astéroïdes dans l’apparition de la vie sur Terre, et la présence de minéraux hydratés sur Bennu représente une avancée importante selon les chercheurs.

Au cours des quatre derniers mois, les spectromètres de la sonde spatiale y ont en effet détecté la présence de molécules contenant des hydroxyles (atomes d’oxygène et d’hydrogène liés entre eux). Comme l’a expliqué Dante Lauretta, membre de l’Université d’Arizona qui supervise la mission : « Nous avons ciblé spécifiquement Bennu parce que nous pensions qu’il était composé de minéraux contenant de l’eau et, par analogie avec les météorites chondrites carbonées que nous étudions, des matières organiques. Nous n’avons pour l’heure pas encore détecté ces matières, mais il semble bien que nous soyons allés au bon endroit ».

 

Une mission cruciale

Ces premières observations réalisées par OSIRIS-REx confirment les modèles concernant la formation de Bennu, établis par la NASA il y a plus de 50 ans à partir de données radar recueillies par les radiotélescopes Arecibo et Goldstone. Quelques minutes avant d’atterrir sur l’astéroïde, la sonde a également eu l’occasion de lui tirer le portrait afin de nous offrir un aperçu précis de sa topographie (voir tweet ci-dessous). Jonchée de rochers, la surface très accidentée de l’astéroïde oblige d’ailleurs les chercheurs à redoubler de prudence et à calculer méticuleusement les activités de la sonde qui devraient se poursuivre jusqu’en 2023.

Si tout se passe bien, les premiers échantillons de roche seront prélevés sur Bennu dès juillet 2020, puis expédiés dans une capsule de retour spéciale dont l’arrivée sur Terre est prévue en septembre 2023. Les chercheurs de la NASA seront alors à même d’examiner plus précisément l’échantillon à l’aide d’un vaste éventail d’équipements de pointe afin de répondre à de nombreuses questions essentielles. Les informations récoltées devraient notamment leur permettre de savoir si les astéroïdes de ce type contiennent assez d’eau pour soutenir des opérations minières dans l’espace, et les aider à mieux prévoir la trajectoire des roches spatiales potentiellement dangereuses.

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