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Une étude révèle que Beethoven n’était pas génétiquement prédisposé à faire de la musique

Une prédisposition génétique ne doit pas être interprétée comme un signe de génie

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Portrait de Ludwig van Beethoven par Joseph Karl Stieler (1820) — © Beethoven Haus Bonn / Wikimedia Commons

Dans une exploration des liens entre génétique et talents musicaux, des chercheurs se sont penchés sur le cas de Ludwig van Beethoven, l’un des compositeurs les plus vénérés de l’histoire de la musique classique. Cette étude, publiée dans la revue Current Biology, s’inscrit dans un contexte scientifique où la compréhension des bases génétiques des aptitudes et maladies humaines a considérablement avancé, grâce à l’évolution des méthodes statistiques de séquençage de l’ADN. Cet examen génétique de Beethoven a mis en lumière une prédisposition génétique limitée pour la synchronisation rythmique, un élément essentiel de la musicalité.

L’enquête génomique sur Beethoven

Avec l’avancement des techniques statistiques de séquençage génétique, les scientifiques sont désormais en mesure d’analyser le patrimoine génétique d’individus marquants de l’histoire, tels que Beethoven, un compositeur majeur de la musique classique. Une récente étude a révélé chez Beethoven des prédispositions à certaines pathologies, dont les maladies hépatiques et l’hépatite B. Une nouvelle enquête a cherché à déterminer dans quelle mesure ses dons musicaux pourraient être attribués à sa constitution génétique.

Auparavant, les recherches génomiques se concentraient principalement sur les aspects de la santé sans s’aventurer dans les domaines des aptitudes ou talents spécifiques, faute d’études d’association pangénomiques (GWAS) détaillées sur le sujet. Toutefois, l’évolution des GWAS, particulièrement une étude impliquant plus de 600 000 participants, a permis de cibler des gènes spécifiquement associés à la synchronisation rythmique, une compétence fondamentale dans la musicalité.

Les scores polygéniques (SPG)

Les scores polygéniques (SPG), qui synthétisent l’impact estimé de multiples variantes génétiques sur les caractéristiques physiques, ont été calculés pour Beethoven et comparés à ceux de milliers de contemporains. Tara Henechowicz, de l’université Vanderbilt, a noté que, malgré sa renommée, Beethoven présentait un SPG modeste pour la musicalité générale comparé aux échantillons de population de la collection BioVU de l’université Vanderbilt et de l’institut Karolinska en Suède.

Le score de Beethoven se situait en effet dans les plus bas percentiles par rapport à deux échantillons de référence. L’index polygénique de synchronisation des battements de Beethoven se situe entre le 9e et le 11e percentile des index polygéniques de synchronisation des battements dans les données contemporaines.

L’étude démontre sans équivoque les défis posés par la méthodologie du SPG. Compte tenu de sa réputation de virtuose, les chercheurs ont souligné qu’il serait erroné de supposer que le faible SPG de Beethoven indique qu’il était un musicien non exceptionnel. L’éclat musical de Beethoven et le désaccord des prédictions basées sur l’ADN constituent une leçon cruciale en ce sens qu’ils montrent que les tests ADN ne constituent pas un moyen fiable de déterminer si un enfant donné deviendra un musicien brillant.

Génétique, environnement et talent musical

Ces résultats ne remettent toutefois pas en cause le rôle de l’ADN dans les aptitudes musicales. Les différences individuelles dans les qualités liées à la musique ont une base génétique significative, avec une héritabilité moyenne de 42 %, selon une étude antérieure impliquant des jumeaux.

« À l’ère actuelle du ‘big data’, comme le dépôt BioVU de Vanderbilt, nous avons eu la possibilité d’examiner en détail de grands groupes de personnes pour découvrir les fondements génétiques de traits tels que la capacité rythmique ou l’activité musicale », a déclaré Reyna Gordon, coauteure de l’étude. Les résultats de cette étude et d’autres recherches récentes soulignent également l’importance de l’environnement dans l’influence de l’aptitude et de l’engagement musicaux.

Les chercheurs notent qu’un SPG typique « ne capture qu’une fraction des effets génétiques » et qu’il est extrêmement dépendant de l’héritabilité du trait cible ainsi que de la puissance statistique de l’étude d’association à l’échelle du génome. Une plus grande héritabilité des caractères et des échantillons d’étude d’association à l’échelle du génome plus importants augmentent tous deux le pouvoir prédictif des SPG. 

Les corrélations génétiques reflètent également une interaction entre l’hérédité et l’environnement propre à chaque culture. Par conséquent, une étude d’association à l’échelle du génome réalisée dans une culture occidentale peut ne pas être généralisable à d’autres cultures. En outre, les SPG n’aboutissent pas toujours à des prévisions précises au niveau individuel. Par ailleurs, Beethoven est l’un des plus grands compositeurs de tous les temps, que savez-vous de lui ?

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: New Atlas

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