Nous vivons à une époque où le secteur de l’énergie a de nombreux défis à relever. L’un de ces défis concerne le stockage d’énergie. Dans ce domaine, une entreprise israélienne a imaginé une nouvelle batterie à air placée au fond de l’océan. Ce système est très intéressant, notamment en matière de coûts.
Qu’est-ce que le CAES ?
Acronyme de « compressed-air energy storage », ou « stockage d’énergie par air comprimé » en français, le CAES est, comme son nom l’indique, un système de compression et de restitution d’énergie par air comprimé. Notons qu’il ne s’agit pas vraiment d’une technologie récente, dans la mesure où elle est déjà disponible dans le commerce depuis les années 1970. Elle est utilisée dans les centrales solaires et les parcs éoliens. Le CAES fonctionne en utilisant l’électricité pour comprimer de l’air lorsqu’il y a un surplus dans la production d’énergie.
Cet air comprimé par l’électricité est ensuite stocké dans des cavernes souterraines. Lorsque la demande en énergie augmente – ou à tout moment où on veut utiliser cette électricité stockée –, l’air comprimé stocké est libéré, se dilate et passe dans une turbine pour produire de l’électricité. C’est ce système que l’entreprise israélienne BaroMar veut exploiter et améliorer pour un stockage d’énergie à long terme plus efficace, mais moins coûteux. Pour ce faire, l’entreprise prévoit notamment de mettre en place son dispositif dans les fonds marins.
Un système plus efficace et moins coûteux
Notons que, de manière générale, il est estimé que les CAES ont un rendement d’environ 40 % à 50 %. Mais il a déjà été prouvé que ce rendement peut être largement amélioré. L’entreprise BaroMar prévoit donc de construire ses usines de stockage à proximité des côtes ayant accès aux eaux profondes. Une telle localisation a été choisie, car la société veut plonger ses réservoirs de stockage dans l’eau, à des profondeurs comprises entre 200 et 700 mètres. Ils seront maintenus immergés grâce à des cages remplies de pierres.
Les réservoirs sont également entourés de plusieurs vannes perméables à l’eau qui sont remplies d’eau de mer une fois immergés. Lorsqu’il est temps d’utiliser les réservoirs pour stocker de l’énergie, un compresseur envoie de l’air vers les réservoirs, ce qui force l’eau à en sortir. Pour redistribuer l’électricité lorsque c’est nécessaire, le système fait remonter l’air dans des tuyaux jusqu’à un système de récupération thermique, suivi d’un turbodétendeur qui alimente un générateur. Quant au réservoir, il est de nouveau rempli d’eau à ce moment-là.
Il est important de noter que, dans la mesure où la pression hydrostatique de l’eau externe s’équilibre avec la pression de l’air interne, les réservoirs n’ont pas besoin d’être aussi forts que des réservoirs solides. Et, bien évidemment, si c’est moins solide, la fabrication est moins onéreuse. Dans l’ensemble, on peut dire que ce système peut sembler assez simpliste. Malgré cela, il est redoutablement efficace. BaroMar a notamment démontré dans un projet pilote que ce système CAES associé à la pression supplémentaire de l’eau permettait d’atteindre un rendement de 70 %. Par ailleurs, la plus grande batterie à sable au monde sera capable de chauffer une ville entière.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: New Atlas
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