Batman, la célèbre chauve-souris de DC Comics, fait sans aucun doute partie des héros les plus appréciés du grand public. Si ses nombreuses adaptations cinématographiques et télévisées ont participé à la création du mythe, l’une d’entre elles l’a élevé au rang d’icône. C’est bien évidemment Batman : The Animated Series, une création sombre inspirée des films noirs qui aura su mettre en place les bases de ce que nous connaissons aujourd’hui de l’alter ego de Bruce Wayne. Retour sur cette série fabuleuse, de sa création à ses heures de gloire.
Tout fan de DC Comics vous le dira : Batman The Animated Series fait figure de référence en matière d’adaptation réussie de l’univers du héros. Fidèlement recréé à partir des comics, Batman a su séduire en peu de temps un nombre incalculable d’amateurs de bande dessinée. Derrière ce petit chef-d’œuvre se cache le désormais célèbre Bruce Timm et son acolyte Eric Radomski (ils avaient travaillé ensemble sur les Looney Tunes), passionnés par le personnage créé en 1939 par Bob Kane. C’est de leur idée qu’est né le projet puis la série : Timm a, à la fin des années 80, supervisé la création des premiers artworks de Radomski pour le personnage avant de proposer en 1991 le pilote de la série au réseau Fox.
C’est aussi le duo qui, pour ce premier essai, a prêté sa voix aux personnages : Radomski doublait alors une grande majorité des héros et Timm interprétait le justicier masqué. Leur travail fut influencé par de nombreuses œuvres différentes : inspiré sur quelques points par les dessins animés Superman, on retrouve surtout quelques éléments visuels du Batman de Tim Burton (1989).
Le thème originel de la série en était d’ailleurs tiré puisqu’il reprenait l’ambiance de celui créé par Danny Elfman en 1989. On retrouve aussi son influence dans l’aspect vieilli de la ville de Gotham dont on ne peut ni situer l’année ni l’endroit. Un aspect rétro aussi clairement copié des films noirs, ce genre cinématographique américain inspiré du genre littéraire français, dont Batman représente un hommage magistral.
La recherche pour l’ambiance de la série fut telle qu’ils initièrent un mouvement de renouveau dans la série d’animation. Ensemble, Timm et Radomski essayèrent de nouvelles techniques pour rendre la ville de Gotham bien plus froide, dangereuse et impressionnante qu’elle ne l’avait été dans toutes ses autres apparitions sur écran. Pour retranscrire cet aspect, Radomski avait d’ailleurs ordonné que tous les fonds d’illustrations soient peints sur du papier noir, rendant l’ensemble bien plus sinistre.
De la nouveauté, une nouvelle idée de l’univers de Batman, voilà ce qu’a apporté la série aux spectateurs. Si l’aspect purement visuel représentait déjà un exploit, son développement le fut tout autant. L’une de ces petites révolutions fut d’attribuer le rôle et la voix du Joker à Mark Hamill, le célèbre Luke de Star Wars. Le rôle lui allait tant qu’il devint l’une des doublures du Joker les plus aimées et utilisées.
Minutieux sur tous les aspects de la création de la série, Bruce Tim et Eric Radomski attachèrent une attention particulière au doublage qui, contrairement aux autres productions du genre, se faisait sur une seule et même séance. En effet, au lieu d’enregistrer les différentes voix séparément, les doubleurs étaient invités à se rencontrer pour se donner la réplique en face à face, rendant l’ensemble plus fluide.
Ce fut aussi dans Batman : The Animated Series qu’Harley Quinn vit le jour. L’héroïne, dont l’existence n’avait jamais été mentionnée dans les comics, fit ses premiers larcins en 1992 sous l’impulsion de Paul Dini, le scénariste de la série. Une idée tirée d’un protagoniste habillé en Arlequin dans le feuilleton télévisé Des jours et des vies. Elle devint le sidekick préféré du Joker et petit à petit, l’un des meilleurs ennemis de Bruce Wayne. A noter toutefois que l’idée de sa création pourrait aussi venir de la série Batman des années 60 puisqu’un personnage du même genre, complice du Clown fou, y était surnommé « Quinny ».
D’autres protagonistes furent retouchés, modifiés ou réinventés pour le plus grand bonheur de la communauté de fans née parmi les spectateurs. Mr. Freeze par exemple fut remis au goût du jour et sauvé de l’oubli et certains épisodes furent récompensés aux Emmy Awards tels que Robin se rebiffe (Robin’s Reckoning). Poison Ivy fut aussi remarquablement intégrée au panel de héros : perdue, malheureuse, elle faisait partie de ces personnages matures aux soucis quotidiens qui s’éloignaient de la caricature simple et facile de l’habituel méchant. Un bouleversement dans le traitement des personnages qui marquait d’autant plus que la série devait viser les enfants.
En souhaitant reproduire l’univers du héros et moderniser son récit, les créateurs de la série se sont confrontés à quelques problèmes. Si les spectateurs accueillaient à merveille les épisodes, le réseau Fox, sur lequel était diffusée la série, faisait son possible pour édulcorer l’histoire. De fait, pour eux, la série devait cibler les plus jeunes et pour ce faire, ils censurèrent de nombreuses scènes jugées trop violentes pour les enfants.
En fin de compte, il finirent par obtenir l’ajout de Robin, le jeune partenaire de Batman. En insistant, ils firent en sorte que le personnage devienne régulier de façon à ce qu’il apparaisse durant tous les épisodes. Enfin, le nom de la série changea pour The Adventures of Batman and Robin.
La série rencontra un franc succès et comme nous aimons à le répéter, entra dans l’histoire des séries d’animation. Une qualité qui découle de la collaboration d’artistes de talent. Timm et Radomski avaient su s’entourer de collaborateurs de génie tel que Paul Dini, pour n’en citer qu’un. La série fit aussi des petits puisque Warner Bros lança d’autres projets du même style inspirés des créations de Dini, Radomski et Timm tels que Superman : l’Ange de Metropolis, Batman : la relève ou encore La Ligue des justiciers, toujours en version animée. Tous s’inspirent des travaux du duo Dini/Radomski.
Une passion commune, de l’imagination, du talent et une vision juste de l’univers de Batman auront aidé à créer une œuvre magistrale qui reste aujourd’hui l’une des plus appréciées des fans. Batman : The Animated Series aura su s’inspirer des plus grands avant d’influencer d’autres créations sans jamais perdre de vue l’univers de la chauve-souris. Une adaptation épatante, devenue une référence certes, mais aussi de qualité ainsi que pour son aspect artistique. Une série à voir et à revoir pour les néophytes et passionnés.
Par JJJ, le
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