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Dans les profondeurs de la forêt dense des Ardennes s’est déroulée l’une des batailles les plus grandes et les plus sanglantes que les États-Unis aient menées pendant la Seconde Guerre mondiale. Une étude publiée dans la revue Antiquity montre comment des archéologues ont utilisé des drones équipés de la technologie LiDAR pour cartographier le site de la bataille.
Un champ de bataille méconnu
La bataille des Ardennes s’est déroulée entre décembre 1944 et janvier 1945 dans la région forestière des Ardennes, entre la Belgique et le Luxembourg. Elle a opposé plus de 600 000 soldats américains et des centaines de milliers de soldats allemands, lors de la dernière offensive majeure des nazis sur le front occidental.
Bien que les nazis aient initialement obtenu des succès dans leur avancée, la bataille des Ardennes a finalement marqué un tournant. Les forces alliées ont stoppé leur progression, forçant les Allemands à se replier. Cet affrontement a épuisé les ressources et les troupes nazies, contribuant ainsi à inverser le cours de la guerre. Elle a aussi été l’une des plus meurtrières pour les Américains, qui ont subi environ 80 000 pertes, dont environ 19 000 morts, selon le National World War II Museum.
Malgré son importance historique et médiatique, le paysage de la bataille est resté largement inexploré par les archéologues. En effet, la couverture forestière dense rendait difficile l’observation des traces du conflit depuis le ciel ou au sol. Jusqu’à présent, peu de recherches sur les vestiges matériels de la bataille ont été publiées.
Une enquête innovante
Pour combler ce manque, une équipe d’experts dirigée par Birger Stichelbaut, de l’université de Gand en Belgique, a mené une enquête à haute résolution en utilisant la technologie LiDAR montée sur des drones. Le LiDAR est une technique qui utilise des impulsions laser pour mesurer les distances et créer des images en trois dimensions. Elle permet ainsi de “voir à travers” le couvert forestier et de révéler les éléments cachés en dessous.
L’équipe a utilisé le LiDAR pour produire des cartes haute résolution d’une partie du champ de bataille. Elle a ensuite extrapolé cette connaissance au champ de bataille plus large en utilisant un ensemble de données national LiDAR à basse résolution.
Grâce à cette méthode, l’équipe a pu créer des cartes détaillées en trois dimensions de la région. Des centaines d’éléments inconnus ont été identifiés, allant des abris et tranchées aux cratères de bombes et aux emplacements d’artillerie. Ces découvertes ont été dûment vérifiées sur le terrain, reliant ainsi les éléments matériels aux événements historiques.
L’une des découvertes les plus frappantes a été la présence d’objets allemands à proximité de positions d’artillerie américaines, révélant que les forces nazies avaient investi des fortifications laissées par les Américains pendant la bataille.
Des implications importantes
Les résultats de l’étude ont des implications importantes pour notre compréhension des champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale. Ils montrent que le paysage de la bataille des Ardennes est un témoin exceptionnel du conflit, qui conserve une grande variété et une grande densité d’éléments archéologiques.
Les techniques utilisées par l’équipe pourraient être appliquées à d’autres zones forestières d’Europe et pourraient aider à protéger les paysages des champs de bataille contre la destruction par la déforestation.
“Nous sommes plus de 75 ans après cette bataille”, a déclaré Stichelbaut. “Ses derniers témoins personnels ont disparu. Aujourd’hui, cependant, le paysage de la bataille reste le tout dernier témoin de la guerre.”
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Newsweek
Étiquettes: drones, seconde-guerre-mondiale, bataille
Catégories: Actualités, Histoire
Oui, enfin « De la bataille la plus sanglante livrée par les États-Unis sur le front Européen pendant la Seconde Guerre Mondiale. » même si c’est moins accrocheur.