Les bactéries ne sont pas toujours néfastes, c’est ce que montre cette étude menée par les chercheurs de l’université du Massachusetts qui ont réussi à modifier génétiquement certaines d’entre elles afin qu’elle puissent dépister le cancer du foie. Ces bactéries génétiquement modifiées sont récoltées dans du yaourt probiotique. Une fois ingérées, c’est la luminosité de votre urine qui vous dira si votre foie est malade ! SooCurious vous en dit plus sur cette nouvelle étude.

Lorsque vous allez uriner, vous ne vous attendez certainement pas à ce que votre pipi soit lumineux, pourtant grâce à ce nouveau système de diagnostic cela pourra permettre de détecter tout signe de cancer du foie. En modifiant les bactéries contenues dans un yaourt probiotique, les chercheurs ont créé un test de dépistage du cancer qui nécessite simplement un échantillon d’urine.

En modifiant les bactéries couramment utilisées dans la production de yaourt probiotique, les chercheurs ont l’espoir d’avoir créé un test pour détecter le cancer qui exigerait simplement un échantillon d’urine. Les chercheurs de l’institut de technologie du Massachusetts ont pris de « bonnes bactéries » que l’on trouve dans la plupart des yaourts probiotiques et les ont modifiées pour produire une protéine qui s’illumine au contact de cellules tumorales du foie cancéreux. La protéine peut ainsi être détectée lors d’un simple test d’urine.

 

Il y a plus de chance de rémission lorsque les métastases sont découvertes tôt dans le foie 

Des métastases via Shutterstock

Actuellement, le diagnostic du cancer est une affaire délicate, et encore plus lorsqu’il s’agit d’un cancer du foie. Comme c’est un organe qui filtre le sang, il est souvent le premier endroit touché lorsque le cancer se propage, pourtant il est l’un des organes dans lesquels il est le plus difficile à detecter même avec le scanner et l’IRM. Cela implique que les tumeurs sont souvent détectées uniquement quand elles sont déjà trop étendues pour être traitées.

« Il existe des interventions, comme la chirurgie locale ou ablation locale, que les médecins peuvent effectuer si la propagation de la maladie dans le foie est limitée, et parce que le foie peut se régénérer, ces interventions sont tolérées. De nouvelles données montrent que les patients peuvent avoir un taux de survie plus élevé, donc il y a un réel besoin de pouvoir détecter les métastases dans le foie dès le début », dit Sangeeta Bhatia, co-auteur de l’étude.

 

Une nouvelle méthode qui fonctionne avec la bactérie Escherichia coli

La nouvelle méthode fonctionne avec la bactérie Escherichia coli qui vise naturellement les tumeurs dans le corps. Des études antérieures ont montré que les organismes peuvent trouver et pénétrer les cellules cancéreuses et ensuite se nourrir des nutriments qu’elles produisent. La capacité du cancer à affaiblir le système immunitaire et l’abondance de nourriture forment un environnement idéal pour le développement des microbes. C’est précisément pour cette raison que les scientifiques ont cherché à savoir si la bactérie peut être utilisée comme un véhicule pour les médicaments contre le cancer.

Le groupe a découvert que la bactérie E. coli, en cas d’ingestion sous forme de pilule, est particulièrement entrainée à migrer vers le foie, probablement en raison de la veine hépatique majeure qui se connecte avec l’intestin. Ils ont ensuite modifié les bactéries pour produire une enzyme spécifique lorsqu’elles se nourrissent de cellules tumorales mortes. Cette enzyme, appelée lacZ, travaille sur des molécules qui sont injectées dans le corps.

 

L’enzyme lacZ libère une protéine luminescente dans l’urine présente chez les lucioles

Des lucioles via Shutterstock

Ces molécules sont constituées d’un sucre fixé à une protéine luminescente que l’on trouve habituellement dans les lucioles. Lorsque l’enzyme lacZ digère les molécules, elle libère la protéine luminescente, qui est ensuite détectée dans l’urine. L’équipe cherche maintenant à savoir si les bactéries probiotiques pourraient être utilisées non seulement pour diagnostiquer le cancer, mais aussi pour le traiter. Andrea Califano, un professeur de l’université de Columbia, explique : « Ces bactéries pourraient être conçues pour causer des perturbations de la fonction génétique des cellules cancéreuses, délivrer des médicaments, ou réactiver le système immunitaire. »

 

Cette étude sur les bactéries représente un véritable espoir pour les personnes atteintes d’un cancer du foie. Cela permettra de détecter le cancer à l’aide d’un simple échantillon urinaire. A la rédaction, nous espérons que les chercheurs pourront mettre ce traitement au point rapidement. Et vous, que pensez-vous de ce système de dépistage, trouvez-vous cela pratique ou carrément terrifiant ?

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