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Découverte de bactéries qui se nourrissent des problématiques produits chimiques éternels

Ces substances sont aujourd’hui considérées comme une menace environnementale et sanitaire majeure

bactéries
— KuLouKu / Shutterstock.com

Des chercheurs de l’université de Buffalo ont identifié une espèce de bactérie capable de décomposer efficacement au moins trois types de produits chimiques éternels répandus, et d’absorber une partie des sous-produits toxiques créés.

Des substances problématiques

Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) constituent un groupe de produits chimiques largement utilisés depuis les années 1950, en raison de leurs propriétés hydrofuges et oléofuges. Nocifs pour l’environnement, ceux-ci ont également été liés à un risque accru de diabète et de cancer.

Initialement identifiée sur un site industriel portugais fortement pollué, Labrys portucalensis, ou plus simplement F11, semblait avoir muté pour se nourrir du carbone que renfermaient plusieurs contaminants. Ce qui impliquait, dans le cas des PFAS, la rupture de leurs liaisons solides.

Afin d’obtenir un meilleur aperçu de ses capacités, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science of the Total Environment, ont placé la bactérie dans des flacons contenant ces polluants, incubés pendant plusieurs mois.

L’équipe a constaté que F11 avait décomposé jusqu’à 96 % d’une substance chimique courante, le sulfonate de perfluorooctane sulfonate (SPFO), et également réussi à éliminer en partie d’autres types de PFAS, dont l’acide carboxylique fluorotélomère et le sulfonate fluorotélomère. Il s’est également avéré que F11 s’attaquait aux sous-produits problématiques de son repas initial.

— luchschenF / Shutterstock.com

Améliorer la productivité de L. portucalensis

En l’état actuel, F11 n’est probablement pas la solution miracle au problème des PFAS. Comme le souligne l’équipe, son action est assez lente, et elle se révèlerait probablement moins efficace en « conditions réelles », impliquant la présence d’autres sources potentielles de carbone.

Pour les scientifiques, la prochaine étape consistera à améliorer sa productivité en ajustant notamment ses taux de croissance. Si tout se passe bien, des colonies de L. portucalensis pourraient ensuite être utilisées pour traiter les eaux des stations d’épuration.

En octobre dernier, des concentrations inattendues de ces polluants avaient été découvertes dans les couches d’air surplombant la forêt amazonienne.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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