Salomé est l’une des premières ingénieures à imaginer de nouveaux moyens de penser l’architecture. En utilisant l’impression 3D, elle est parvenue à mettre au point une technique de construction à la fois bien plus élégante et pratique que les méthodes actuelles. Cela ouvre un champ de possibilités immense en ce qui concerne le secteur du bâtiment

L’entreprise Arup, spécialisée dans le design de projets très complexes, a cette fois mis au point une simple pièce de métal. Cela ne rend pas le projet moins impressionnant pour autant. L’idée de ce concept est venue d’un travail à réaliser : une structure d’éclairage constituée de câbles à haute tension maintenus par environ 1000 noeuds d’acier. La leader du projet, Salomé Galjaard, a suggéré de procéder autrement et d’utiliser la technologie 3D pour installer autre chose à la place des noeuds. En partenariat avec 3D Systems, Arup a utilisé des imprimantes capables de faire fondre de l’acier en poudre pour remplacer les massives plaques de métal. Le résultat a abouti à un objet bien plus simple, plus léger de 15 % et bien plus sympathique à l’oeil.

Les bénéfices liés à l’utilisation de ces noeuds personnalisés vont bien plus loin que l’esthétique. L’imprimante 3D EOS utilise un acier spécial quatre fois plus résistant que l’ancien et qui nécessite moins de quantité pour arriver au même résultat, ce qui réduit également le poids. Salomé est encore plus motivée à l’idée de transformer des objets complexes composés de plusieurs morceaux en une pièce unique. Cela réduit le temps nécessaire à l’assemblage et augmente l’efficacité de la construction. Un énorme avantage quand on sait à quel point le temps se compte en argent.

La clé de cette découverte, c’est la conception d’objets en forme de toile d’araignée. Au-delà de l’aspect décoratif, cela remplace les structures composées de disques, qui requéraient plus de matière. En plus de réduire le poids, la fabrication est plus rapide. « Rien dans ce noeud nouvelle génération n’est décoratif, bien que je trouve personnellement que l’aspect rend bien », dit Salomé. Etonnamment, le plus gros challenge n’a pas été de maîtriser les machines ou d’explorer les capacités physiques de l’acier, mais plutôt de changer la manière de concevoir les objets.

Le fait de travailler depuis des décennies avec les mêmes matériaux, en utilisant les mêmes techniques, cela a habitué les gens et ces façons de faire sont difficiles à modifier. Les concepteurs ont toujours eu le réflexe d’imaginer un design à base de supports en forme de blocs plutôt qu’avec des courbes sinueuses. L’équipe de Salomé est bien lancée dans sa croisade pour faire évoluer les modes de pensée des architectes, mais cela prend du temps. « Si vous voulez utiliser cette technique de production, vous devez oublier la plupart de vos automatismes en ce qui concerne l’approche architecturale », explique Salomé. « Cette méthode ouvre tellement de nouvelles possibilité ! C’est juste que c’est très différent de ce que nous avons l’habitude de voir. » Pour le moment, l’objet structuré en toile d’araignée n’est qu’un prototype, mais sa conceptrice estime que la production commencera concrètement dans un an environ.

Nous sommes très impressionnés par la prouesse de Salomé et de son équipe. Nous la félicitons pour avoir mis au point un moyen aussi économique que pratique et esthétique. Nous imaginons déjà les villes se doter d’édifices aux structures incurvées et en réseaux de toiles. Certains à la rédaction aimeraient beaucoup connaître l’étendue des nouvelles possibilités que l’impression 3D pourra offrir à l’architecture. Pensez-vous que le secteur du bâtiment est en train de vivre une révolution ?

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