
Généralement, les termes « fossiles vivants » évoquent des créatures existant depuis des centaines de millions d’années, comme les requins. Remontant au Jurassique, un conifère australien rare en constitue un autre exemple remarquable.
Le vénérable Wollemia nobilis
Appartenant à la famille des Araucariacées, qui compte 32 espèces, le pin ou arbre de Wollemi (Wollemia nobilis) est un conifère aux feuilles vert foncé rappelant les frondes des fougères et à l’écorce bulleuse. Les plus grands spécimens peuvent mesurer une quarantaine de mètres de haut.
À ce jour, les plus anciens témoignages fossiles de l’espèce remontent à environ 200 millions d’années, ce qui signifie qu’elle prospérait en même temps que les dinosaures. Alors qu’on la pensait éteinte depuis la fin du Crétacé (il y a 70 à 90 millions d’années), en 1994, le botaniste australien David Noble a découvert qu’elle subsistait dans une gorge isolée du parc national Wollemi, dans le sud-est de l’Australie.
Considérée comme l’une des plus retentissantes du XXe siècle, cette découverte botanique a également mis en évidence la situation remarquablement précaire de l’espèce, avec une centaine d’arbres seulement poussant à l’état sauvage.

Un arbre en danger critique d’extinction
Aujourd’hui considéré en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), W. nobilis a bien failli disparaître pour de bon durant l’été austral 2019-2020, qui a vu d’intenses feux de brousse ravager des millions d’hectares de terres.
Les flammes se rapprochant dangereusement de son dernier habitat naturel connu, une mission de sauvetage remarquable a été menée, avec l’établissement d’un anneau protecteur à l’aide d’avions bombardiers d’eau et l’installation d’un système d’irrigation par des pompiers hélitreuillés dans la gorge.
En parallèle, des efforts de translocation ont été menés afin d’assurer la diversité génétique et la résilience de l’espèce face aux catastrophes naturelles et au changement climatique. Elle peut notamment être observée dans les jardins botaniques des villes de Paris, Lille, Lyon, Nice ou Nancy.
Il y a deux ans, des chercheurs avaient percé les secrets génétiques du pin de Wollemi.