Il y a plus de 100 millions d’années, les araignées possédaient une queue. Cela peut paraître difficile à croire mais c’est pourtant la découverte étonnante qu’a fait une équipe de chercheurs travaillant en Birmanie. Quatre spécimens d’araignées préhistoriques fossilisées ont été retrouvées et toutes possèdent cet attribut qui fascine la communauté scientifique.
UNE NOUVELLE ESPÈCE DÉCOUVERTE DANS L’AMBRE
Le 5 février, des chercheurs ont annoncé avoir découvert une nouvelle espèce d’araignée primitive. Vieux de plus de 100 millions d’années, ces spécimens ont été piégés dans l’ambre, ce qui a permis de les converser dans un état rarement observé.
Ces animaux qui ont été trouvés en Birmanie sont aujourd’hui le sujet de deux publications parues dans la revue Nature Ecology & Evolution. Cependant, ces araignées pourraient devenir le sujet d’autres études car elles ont une particularité unique : elles ont une longue queue couverte de poils.
A QUOI LUI SERVAIT CETTE QUEUE ?
Semblable à celle d’un scorpion, la queue poilue de cette araignée préhistorique aurait pu lui servir à détecter son environnement, mais cette affirmation est encore au stade d’hypothèse. Au delà de cette caractéristique atypique, cette araignée ressemble à celle que nous connaissons avec ses longues pattes et ses appendices lui permettent de tisser la soie. Cependant, elle est très petite.
Les araignées découvertes mesurent à peine 8 millimètres de long et la queue occupe les 2/3 de sa taille avec ses 5 millimètres. Le mélange résultant des caractéristiques anciennes et récentes de cette araignée est à l’origine de son nom scientifique : Chimerarachne yingi (une référence au monstre grec Chimère).
UN CHAÎNON MANQUANT ?
Cette araignée « hybride » pose la question de sa place dans l’évolution des araignées. Selon certains spécialistes, Chimerarachne yingi serait une sorte de chaînon manquant situé entre les araignées que nous connaissons qui ne possèdent pas de queue et produisent de la soie et les Uraraneida, des cousins des araignées aujourd’hui disparues qui possédaient une queue mais ne produisaient pas de soie.
Ces derniers pensent d’ailleurs que les lointaines cousines de ces araignées préhistoriques vivent encore au cœur de la Birmanie. Mais pour une équipe de chercheurs de l‘Université d’Harvard, l’araignée chimère serait elle-même une Uraraneida ayant disparue comme les autres. L’araignée chimère est donc loin d’avoir livré tous ses secrets.
Par Justine Manchuelle, le
Source: Sciences et Avenir
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