
L’Antarctique n’a pas toujours été un continent glacé et hostile. Au cours du Crétacé, celui-ci se résumait à des environnements luxuriants et marécageux, au sein desquels prospéraient de nombreuses espèces.
Des paysages bien différents
Les preuves les plus claires de ce passé chaud et humide ont été identifiées en 2020 par des scientifiques de l’Institut Alfred-Wegener de l’Imperial College de Londres. En analysant des échantillons de sol vieux d’environ 90 millions d’années, prélevés en Antarctique occidental, à environ 900 kilomètres du pôle Sud actuel, ceux-ci ont découvert une importante concentration de racines, pollen et spores fossilisés.
Leur présence suggère qu’à cette époque lointaine, l’Antarctique, qui se trouvait à des latitudes moins australes, abritait des forêts pluviales tempérées semblables à celles observées en Nouvelle-Zélande, et affichait des températures moyennes de 12 °C.
Le milieu du Crétacé est largement considéré comme la période la plus chaude à l’échelle des 140 derniers millions d’années. Le niveau des océans du globe était alors environ 170 mètres plus élevé qu’il ne l’est aujourd’hui.

Cette ère géologique s’étalant de 145 à 66 millions d’années correspond à l’apogée des dinosaures, avec l’apparition de créatures emblématiques telles que le T. rex ou le tricératops. En 2016, la découverte d’un « trésor paléontologique » avait montré que de nombreux reptiles géants, incluant des plésiosaures et des mosasaures, prospéraient en Antarctique et le long de ses côtes.
Un verdissement rapide qui inquiète
Si l’Antarctique actuel n’est pas réputé pour sa couverture végétale étendue ou la richesse de sa flore, avec l’intensification du réchauffement climatique, cela pourrait changer.
De récentes recherches ont montré que ses deux espèces de plantes vasculaires indigènes, la canche antarctique (Deschampsia antarctica) et la sagine antarctique (Colobanthus quitensis), et d’autres végétaux colonisaient des nouvelles parties du continent à un rythme sans précédent.
Selon les chercheurs, au fur et à mesure que les mousses sporulent, se développent et se décomposent, elles forment un terreau favorisant sa colonisation par des espèces non indigènes et invasives.
En 2021, des paléontologues avaient identifié des preuves de la présence de dinosaures en Arctique il y a 70 millions d’années.