antarctique fleurs
— ViktoriaIvanets / Shutterstock.com

Conséquence probable du réchauffement climatique, la croissance sans précédent de la vie végétale sur le continent antarctique suggère un inquiétant tournant climatique.

Explosion végétale au pôle Sud

En raison de son climat extrême, l’Antarctique ne compte que deux plantes vasculaires indigènes : la canche antarctique (Deschampsia antarctica) et la sagine antarctique (Colobanthus quitensis). Entre 2009 et 2019, des scientifiques de l’université de l’Insubrie, en Italie, avaient étudié leur couverture sur l’île Signy, constituant un site de nidification clé pour une variété d’oiseaux de mer.

Détaillée l’an passé dans la revue Current Biology, la comparaison de ces données à celles collectées depuis les années 1960 avait révélé un essor sans précédent, avec une augmentation de la densité végétale au cours de la dernière décennie correspondant à celle des cinq précédentes.

Si ce taux de croissance record était étroitement lié à la hausse de la température moyenne de l’air observée sur le continent austral depuis 2012, l’équipe notait que l’île avait également connu une baisse spectaculaire du nombre d’otaries à fourrure subantarctiques, connues pour impacter le développement végétal.

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Une tendance vouée à s’intensifier

Avec l’intensification du réchauffement climatique à l’échelle mondiale, on peut s’attendre à ce que cette tendance se poursuive. En mars 2022, l’Antarctique oriental a connu la plus importante vague de chaleur jamais enregistrée, et de récentes recherches ont conclu qu’au moins 2 °C de hausse pouvaient être directement imputés au changement climatique.

Selon les prévisions actuelles, d’ici la fin du siècle, la température des vagues de chaleur frappant le continent pourrait augmenter de 5 à 6 °C, avec des conséquences dévastatrices pour la faune locale.

« L’explosion de la vie végétale observée sur l’île Signy illustre la transformation rapide de l’Antarctique, qui pourrait bientôt atteindre un point de basculement climatique crucial », estime Peter Convey, du British Antarctic Survey.

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