Khinjaria acuta
Vue d’artiste de Khinjaria acuta — © Andrey Atuchin

Des paléontologues ont annoncé la découverte d’une nouvelle espèce de mosasaure au Maroc. Dotée de dents semblables à des poignards, cette ancienne créature marine possédait une morphologie crânienne très inhabituelle.

Khinjaria acuta

Mise au jour dans le bassin d’Ouled Abdoun, où de nombreux témoignages fossiles du Crétacé ont été découverts au fil des décennies, la créature appartenait au genre Plioplatecarpus, des reptiles marins préhistoriques connus pour être des nageurs rapides ainsi que de redoutables chasseurs. Sur la base de ses dents massives et acérées, elle a été baptisée Khinjaria acutakhinhar » signifiant poignard en arabe et « acuta » tranchant en latin).

Les mesures du crâne, des vertèbres et de la mâchoire partielle de ce nouveau mosasaure, qui évoluait dans ce qui est aujourd’hui l’océan Atlantique il y a 66 millions d’années, suggèrent qu’il mesurait entre 7 et 8 mètres de long.

Il s’avère que Khinjaria acuta était étroitement liée à une autre espèce, Goronyosaurus nigeriensis, présentant également un museau court et une partie crânienne postérieure anormalement allongée. Une morphologie étrange qui aurait permis à leurs mâchoires de se refermer lentement, mais avec une force de morsure démesurée, et ainsi saisir de grands poissons préhistoriques, voire des requins ou d’autres mosasaures.

Crâne fossilisé de Khinjaria acuta — © University of Bath

Chasseur redoutable

Si toutes ces caractéristiques (dents longues et tranchantes, grande force de morsure et grande taille) indiquent que K. acuta était un prédateur, la petite taille de ses orbites et la forme de son museau suggèrent qu’il possédait également un odorat développé, qui lui aurait permis de chasser dans des eaux sombres et troubles.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Cretaceous Research, les différences marquées concernant la taille des dents et la forme des crânes des espèces de mosasaures connues indiquent un large éventail de régimes alimentaires et de niches écologiques.

Globalement, la découverte de K. acuta renforce l’idée que les écosystèmes océaniques étaient à l’époque très différents, avec plusieurs prédateurs de premier ordre capables de s’attaquer à des proies massives, quand les océans actuels sont dominés par les orques et les grands requins blancs.

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