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Le gouvernement français continue sa lutte contre l’usage de pesticides et autres produits chimiques potentiellement nocifs. La dernière cible a été le glyphosate. De nouvelles restrictions sur l’utilisation agricole du produit seront en effet appliquées dans les six mois à venir.

Une mesure qui vise l’élimination de l’herbicide d’ici 2023

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a annoncé de nouvelles règles restrictives sur l’utilisation du glyphosate dans l’agriculture, a rapporté France Info. Plus précisément, le ministère de la Transition écologique espère que la restriction permettra une réduction de 50 % de l’usage du produit à partir de 2021. Pour ce faire, les conditions d’utilisation du glyphosate et des doses utilisées par hectare ont été modifiées. L’Anses a notamment préconisé une restriction des doses maximales de 60 à 80 % en fonction des cultures concernées.  

En ce qui concerne les différents secteurs agricoles concernés par la nouvelle règlementation, l’agence a spécifiquement mentionné la viticulture, l’arboriculture fruitière, les champs (céréales, colza, tournesol, maïs) et les plantations forestières. Plus qu’une simple restriction, cette nouvelle règlementation vise à réduire progressivement l’usage agricole du glyphosate afin de ne plus avoir recours à l’herbicide d’ici 2023. À noter que cette décision prise par l’Anses a été préconisée par le gouvernement qui a demandé à l’agence de mener une étude afin de trouver des alternatives non chimiques au glyphosate.

Cette étude a permis d’identifier les situations où l’herbicide peut être remplacé par une alternative plus saine. Le désherbage mécanique dans les rangs de vignes et d’arbres fruitiers ainsi que l’utilisation de surfaces enherbées ont été mentionnés. L’agence a également proposé le labour entre deux cycles pour les grandes cultures. Malgré les alternatives proposées, ces nouvelles mesures ne font pas l’unanimité. Selon France Bleu, les viticulteurs bordelais ont notamment exprimé leurs inquiétudes face aux possibilités de surcoûts liés aux alternatives mécaniques proposées par l’Anses. De son côté, la Fédération nationale des syndicats d’agriculteurs (FNSEA) a également exprimé son mécontentement, évoquant le fait que ces nouvelles restrictions vont désavantager les agriculteurs français face à la concurrence internationale, a rapporté Les Échos.  

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Des restrictions qui restent très partielles

Quoi qu’il en soit, l’Anses a également admis qu’il existe des situations où « le glyphosate n’est pas substituable ». Dans un rapport de l’étude, il a notamment été expliqué qu’il existe « des situations d’impasse technique, où aucune alternative d’usage courant ne permet de répondre à court terme aux besoins des professionnels, sans nécessiter une modification substantielle des pratiques, qui aurait un fort impact sur l’activité agricole ». Ainsi, les producteurs de fruits à coque, de pommes à cidre et de noisettes pourront encore continuer à utiliser le glyphosate pour désherber. Le produit reste également autorisé pour les vignes sur sols caillouteux.

Par ailleurs, l’herbicide reste également autorisé pour les usages non agricoles, notamment dans le secteur industriel, l’entretien des voies de transport, ou encore la conservation de monuments historiques. Il est important de noter que l’utilisation de cet herbicide en dehors du secteur agricole ne représente que 1,5 % de son usage global. Si les agriculteurs ne sont pas satisfaits de ces nouvelles restrictions, il en va de même pour les défenseurs de l’environnement qui réclament une interdiction totale et immédiate de cet herbicide qui est le deuxième produit phytosanitaire le plus utilisé en France.

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