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Invoquant le principe de précaution, l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses) vient d’annoncer le retrait de la vente de 36 produits contenant du glyphosate, herbicide controversé qui sera totalement interdit sur le territoire français à partir de 2021.

Une décision forte

À l’heure actuelle, 69 produits à base de glyphosate peuvent être achetés en France, et tous ont fait l’objet d’une demande de renouvellement de leur autorisation. Estimant que les données scientifiques « permettant d’écarter tout risque génotoxique » étaient insuffisantes ou inexistantes, l’Anses a annoncé dans un communiqué le retrait du marché de 36 produits à base de glyphosate, dont l’utilisation sera interdite à compter de fin 2020. En 2018, les produits en question représentaient « près de trois quarts des tonnages de produits à base de glyphosate vendus en France » d’après l’Anses.

Parmi les produits phytosanitaires interdits, on retrouve les très controversés Roundup (720, Innovert, Pro2 et Vision) ainsi que le Defensa 360 et PRO, commercialisés par l’entreprise Monsanto, appartenant désormais au groupe Bayer, ainsi que ceux de son compatriote et concurrent BASF (notamment le Pistol EV). L’Agence française de sécurité sanitaire a également indiqué avoir refusé 4 des 11 demandes d’autorisation déposées depuis le mois de janvier 2018. Celles-ci concernaient la commercialisation du Dipiril Plus, du Lenns, du Floden et du Tradianol Duo.

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Le gouvernement français « vise » une interdiction totale du glyphosate dès 2023

L’Anses a indiqué poursuivre l’examen des demandes d’autorisation et de réautorisation de produits à base de glyphosate, impliquant « une étude comparative avec les alternatives non chimiques disponibles ». L’agence a également précisé que seuls les produits contenant du glyphosate « répondant aux critères d’efficacité et de sécurité définis au niveau européen pour les usages revendiqués, et ne pouvant pas être substitués de façon satisfaisante bénéficieront in fine de l’accès au marché français ». Elle prévoit de finaliser l’ensemble du processus d’évaluation d’ici le 31 décembre 2020.

Le mois dernier, le rapport rendu par la mission parlementaire sur la stratégie de sortie de l’herbicide a cependant pointé du doigt les difficultés liées au respect du calendrier établi par le gouvernement français (réduction drastique des usages du glyphosate dès 2021 et interdiction totale à compter du 1er janvier 2023), ainsi que les charges supplémentaires susceptibles d’être engendrées par la suppression de l’herbicide. Selon les estimations, l’interdiction du glyphosate pourrait entraîner un coût supplémentaire de 50 à 150 euros par hectare pour les agriculteurs.

Commercialisé pour la première fois en 1974, le glyphosate reste le pesticide le plus vendu au monde avec plus de 800 000 tonnes répandues chaque année.

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Turner
Turner
4 années

Mais quand est ce que les Français comprendront qu ils sont pris pour des cons. Ils se plaignent et nos dirigeants donnent des réponses adaptées pour contenter yvon. Y vont être contents ! Les médias se font le relais de ces conneries et devraient être condamnés pour complicité de crime… Lire la suite »