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Alors que les urbanistes, architectes et scientifiques du monde entier réfléchissent à ce que seront les villes du futur, un nouvel outil a été mis au point pour cartographier l’influence des différentes caractéristiques de notre lieu de vie sur la santé publique.

Le Healthy Location Index (HLI) décompose les éléments sains et malsains dans les villes de Nouvelle-Zélande. Il permet de tirer des enseignements importants sur la manière dont nous planifions et modifions nos villes pour augmenter les niveaux d’activité physique afin de nous attaquer à des problèmes de plus en plus répandus tels que l’obésité et la santé mentale.

Les conditions d’un environnement obésogène

L’obésité est un problème de santé publique majeur qui, selon les estimations, est responsable d’environ 5 % de tous les décès dans le monde chaque année. L’impact économique mondial de l’obésité est estimé à environ 2 000 milliards de dollars, soit 2,8 % du PIB mondial.

En Nouvelle-Zélande, on compte l’un des nombres les plus élevés d’adultes vivant avec l’obésité dans le monde et les taux ne s’améliorent pas. Les données de 2021 montrent une augmentation substantielle de l’obésité chez les enfants et les adultes par rapport à l’année précédente.

Les questions de santé de ce type sont souvent envisagées en termes de responsabilité personnelle. Cependant, cette approche détourne l’attention des environnements physiques qui pourraient tout à fait favoriser cette problématique.

L’augmentation mondiale de l’obésité depuis 1980 s’est produite trop rapidement pour que seuls des facteurs génétiques ou biologiques en soient la cause première. Il se pourrait plutôt qu’il s’agisse d’une réaction normale à des environnements qui offrent un accès facile à des aliments riches en énergie et pauvres en nutriments (fast-foods), ainsi qu’à toute une gamme d’habitudes peu saines qui nous obligent à dépenser très peu d’énergie (prendre la voiture plutôt que le vélo ou la marche). C’est ce qu’on appelle un environnement obésogène.

The Healthy Location Index (HLI)

Les données utilisées pour cet indice et déterminer si l’endroit favorise un mode de vie sain comprennent la quantification de l’accès à cinq éléments « contraignants pour la santé » :

  • Les établissements de restauration rapide
  • Les établissements de vente à emporter
  • Les laiteries et les magasins de proximité
  • Les établissements de vente d’alcool
  • Les établissements de jeux.

Cinq caractéristiques « favorables à la santé » sont également prises en compte :

  • Les espaces verts
  • Les espaces bleus (environnements aquatiques extérieurs accessibles)
  • Les installations d’activité physique
  • Les points de vente de fruits et légumes
  • Les supermarchés.

L’indice fournit un classement pour chaque quartier de Nouvelle-Zélande en fonction de l’accès à ces caractéristiques positives et négatives.

Pour illustration, parmi les trois grandes régions urbaines de Nouvelle-Zélande, Wellington présente des environnements très accessibles, favorables et défavorables à la santé, Auckland offre des environnements relativement équilibrés et Christchurch présente une forte proportion de personnes vivant dans des environnements plus défavorables à la santé.

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L’existence d’une injustice environnementale pour les plus pauvres

Il est particulièrement préoccupant de constater que dans les zones les plus défavorisées, la distance par rapport aux caractéristiques contraignantes pour la santé était deux fois moins importante que dans les zones les moins défavorisées, ce qui met en évidence la surabondance persistante de points de vente de jeux et de magasins d’alcool dans certaines parties de la Nouvelle-Zélande.

Ce phénomène est bien connu comme une forme d’« injustice environnementale » qui découle en définitive d’un manque d’équité dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’application des lois, réglementations et politiques environnementales d’urbanisme.

L’indice met également en évidence le fait que les régions de Nouvelle-Zélande ayant un accès facile et rapide à des éléments contraignants pour la santé sont moins bien loties en termes de santé mentale et physique, comme la dépression et le diabète de type II.

Si l’indice montre clairement qu’en moyenne, les zones les plus défavorisées de Nouvelle-Zélande ont souvent accès à des éléments contraignants pour la santé, ce constat n’est pas universel. Il varie également d’un endroit à l’autre.

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