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Des chercheurs américains ont mis au point un test sanguin qui permettrait d’identifier avec précision les personnes susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer des années avant l’apparition des premiers symptômes. On vous en dit plus sur ce procédé prometteur.

Ce test va faciliter le développement de nouveaux traitements

Cause la plus fréquente de démence, la maladie d’Alzheimer touche plus de 900 000 personnes en France, principalement des personnes âgées de plus de 65 ans, et des millions à travers le monde. S’il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement pour stopper la progression de la maladie, pouvoir prendre en charge à un stade très précoce les personnes en voie de la développer permettrait aux chercheurs d’accélérer la recherche sur la démence. Récemment, des scientifiques ont fait un premier pas dans cette direction en mettant au point un test sanguin permettant d’identifier les patients susceptibles de la développer jusqu’à 20 ans avant l’apparition des premiers symptômes.

En analysant les niveaux de bêta-amyloïde, l’une des protéines impliquées dans la survenue de la maladie, dans le sang afin de prédire son accumulation au niveau du cerveau, les chercheurs de l’université de Washington estiment qu’il est possible d’effectuer un diagnostic fiable des années avant que les patients ne commencent à souffrir de pertes de mémoire. Présentée dans la revue Neurology, l’étude portait sur 158 adultes de plus de 50 ans, et s’est révélée juste dans 88 % des cas, des chiffres prometteurs selon les experts, qui devront toutefois être confirmés par des études de plus grande envergure.

Fiable à 94 % lorsque combiné à deux autres facteurs de risque

En combinant les niveaux obtenus à deux autres facteurs de risque de la maladie (un âge supérieur à 65 ans et des sujets présentant une variante génétique appelée APOE4, triplant le risque de la maladie) le test sanguin s’est cette fois révélé fiable à 94 %. Ce procédé va notamment permettre aux chercheurs de recruter plus facilement des participants pour tester cliniquement différents médicaments. Jusqu’à récemment, la méthode utilisée pour évaluer les niveaux de bêta-amyloïde dans le cerveau consistait en une tomographie par émission de positons, très coûteuse et compliquée à mettre en œuvre à grande échelle.

Selon le Dr James Pickett, membre de l’Alzheimer Society : « Ce test va accélérer la recherche sur la démence en permettant d’identifier beaucoup plus facilement les personnes susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer, qui pourront se prêter à des essais cliniques visant à prévenir ou à retarder le développement de la maladie. » De son côté, le Dr Imarisio, spécialiste de la maladie, a déclaré : « L’amélioration de la précision des analyses sanguines était un objectif de longue date des chercheurs, et l’utilisation d’informations supplémentaires sur le risque génétique pour étayer ce test constitue une avancée encourageante. »

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