Selon cette nouvelle étude accablante, la quasi-totalité des glaciers alpins pourrait être amenée à disparaître d’ici 2100 si rien n’est fait pour limiter le réchauffement global de la planète. Ces résultats démontrent une nouvelle fois l’absolue nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre au plus vite.
L’évolution des glaciers représente un enjeu environnemental majeur
Depuis plusieurs décennies, de nombreux glaciers emblématiques des Alpes affichent un recul particulièrement inquiétant. Ce phénomène est cependant loin d’avoir des conséquences uniquement esthétiques, étant donné que les glaciers jouent un rôle hydrologique crucial. Ces derniers stockent en effet l’eau durant l’hiver et la libèrent durant la période chaude, alimentant ainsi les cours d’eau dont dépendent la faune, la flore, l’agriculture et la production hydroélectrique. En plus des impacts environnementaux majeurs, la diminution du volume de glace a également une influence néfaste sur l’économie locale et le tourisme.
Publiée le 9 avril dernier dans la revue européenne The Cryosphere, cette nouvelle étude menée par des chercheurs suisses, portant sur l’évolution des quelque 4 000 glaciers alpins au cours des prochaines décennies, représente à l’heure actuelle l’évaluation la plus précise de leur situation. À l’horizon 2050, leur recul se chiffrera à près de 50 % pour le volume et 45 % pour la surface par rapport à 2017 selon les simulations réalisées. Un retrait déjà engagé et inéluctable, étant donné qu’il est dû à la hausse des concentrations atmosphériques en CO2 survenue avant 2020.
90 % des glaciers alpins auront disparu d’ici 2100 si rien n’est fait
Comme l’ont expliqué les auteurs de l’étude : « Dans le pire des cas, les Alpes européennes seront en grande partie vierges de glace d’ici 2100. Seuls des amas isolés subsisteront à haute altitude, ce qui représentera 5 % ou moins du volume de glace actuel. Les glaciers des Alpes et leur évolution récente font partie des indicateurs les plus évidents du changement climatique en cours. Leur avenir est effectivement menacé, mais il est encore possible de limiter l’impact du réchauffement global en agissant dès à présent ».
D’après les simulations réalisées par les scientifiques, le volume et la surface des glaciers alpins pourraient en effet diminuer respectivement de 63 % et 62 % à l’horizon 2100 dans le meilleur des cas (c’est-à-dire si des mesures majeures sont prises rapidement pour limiter le réchauffement climatique). Mais si nous continuons sur cette pente et ne parvenons pas à diminuer notre volume d’émissions de gaz à effet de serre dans les décennies à venir, ces valeurs pourraient s’élever à 94 % et 91 % d’ici 80 ans. Un scénario catastrophe aux conséquences environnementales, économiques et sociales dramatiques.
Par Yann Contegat, le
Source: Sciencepost
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