Endémique de Californie, appelé marsouin du Golfe de Californie ou marsouin du Pacifique, sa population compte moins d’une centaine d’individus selon Greenpeace. Il est aussi surnommé vaquita, qui signifie « petite vache » en espagnol. C’est le plus petit et le plus adorable des cétacés de la planète et il est en voie de disparition. DGS vous en dit plus.

Ce mammifère est en passe d’être éteint, moins de 30 ans après sa découverte. Du fait de sa rareté, « beaucoup de pêcheurs pensent que cet animal est mythique », dit Barbara Taylor, une scientifique de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA – L’Administration Nationale de l’Océan et de l’Atmosphère) qui s’est consacrée à la préservation de ce marsouin.

Un marsouin du Golfe de Californie
Un marsouin du Golfe de Californie

Cette nouvelle est particulièrement triste car l’on venait tout juste de faire sa connaissance . Si en 1950, un crâne a été retrouvé dans le sable près Punta San Felipe, en basse Californie, au Mexique, personne n’avait réellement témoigné avoir vu la vaquita nager dans les eaux du Pacifique.  Sa couleur, sa taille, son alimentation, son habitat … on ignorait tout.

En 1987, la première vaquita a été observée, mais comble de malchance, elle était sans vie, tuée accidentellement par un filet de pêche. Après examen approfondi, les scientifiques ont confirmé avoir trouvé le plus petit cétacé au monde, de la famille des dauphins, marsouins et baleines. De moins de 140cm de long et de 55kg, ce marsouin a la taille d’un grand chien. Il est gris et blanc avec des zones sombres autour des yeux et du bec, à la façon d’un panda, sauf que contrairement à ce mammifère, il ne profite pas des mêmes efforts de sauvegarde.

Deux marsouins du Golfe de Californie

De fait, la vaquita, est un animal timide, rapide et insaisissable. Jusqu’à maintenant, il n’a jamais été attrapé ou marqué, et d’après les scientifiques, il est probable que ce soit impossible. Il vie exclusivement dans le nord du Golfe de Californie, dans la mer de Cortés. C’est un endroit difficile à étudier à cause d’une météo hyperactive et d’une eau trouble.

Selon les scientifiques, c’est une zone étonnante pour l’habitat des marsouins. Habituellement, ils vivent dans des mers plus froides, plus prolifiques. Ils ont donc fait l’hypothèse qu’un groupe de marsouin de Burmeister, vivant dans les eaux du sud de l’Amérique du Sud, a été piégée dans le Golfe pendant une ère glaciaire. Il semblerait que même il y a très longtemps, ces animaux étaient très peu nombreux, quelques milliers tout au plus.

Les scientifiques qui tentent de sauvegarder cette espèce entrent dans une bataille contre la montre mais aussi contre les forces du marché noir, ainsi que les gouvernements du Mexique et de Chine.

En effet, la vaquita ne disparaît qu’à cause d’un facteur. Facteur n’étant pas l’expansion de l’Homme, ni la pollution, ni le manque d’alimentation car elle mange tout ce qu’elle peut attraper. Le problème réside dans les maillages d’un type de filets de pêche à larges bandes qui capture de grandes quantités de tout ce qui nage. Ce type de filet est utilisé pour la pêche au totoaba, poisson prisé pour sa vessie natatoire, employée dans la médecine asiatique comme traitement de la peau et de la fertilité. La pêche au totoaba est totalement interdite mais sachant qu’un seul poisson peut rapporter près de 18 000 $, le marché noir continue. Tant que cela se poursuit, la vaquita continue à se prendre dans les filets.

Une affiche pour la protection de la vaquita
Une affiche mexicaine pour la protection de la vaquita

Cela dit, on peut être optimiste, en effet il ne faut pas beaucoup d’individus pour maintenir une espèce, et même pour relancer l’évolution d’une espèce. On peut prendre l’exemple du l’éléphant de mer, qui après avoir été déclaré protégé, est passé d’une vingtaine d’individus à 100 000 animaux vivant à l’état sauvage.

Des organisations comme la CIRVA (Committee for the Recovery of the Vaquita – Comité pour le rétablissement de la Vaquita) et WWF font de grandes campagnes, mais des mesures concrètes sont nécessaires. Sans une dissuasion plus convaincante contre la pêche clandestine, l’adorable cétacé risque de ne pas survivre longtemps.

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