Vivre à proximité d’un aéroport peut avoir des inconvénients sur notre confort. Cependant, une étude réalisée par Santé publique France démontre que cela a également des risques sur la santé. Le bruit des avions favoriserait le risque de développer de l’hypertension artérielle. Un élément troublant en particulier car il ne concerne que les hommes.

UN FACTEUR SONORE EN CAUSE

Les symptômes augmentant les risques de développer des maladies cardiovasculaires sont surveillés de près, et l’hypertension artérielle en fait partie. Parmi les hypothèses liées à ce phénomène, l’une d’entre elles pointe du doigt les avions et plus particulièrement les bruits qu’ils émettent. Afin de vérifier si ces bruits d’avions (très fréquents si l’on vit près d’un aéroport) ont un impact sur la santé, des chercheurs ont mesuré la pression artérielle de riverains de trois aéroports français.

1 244 personnes vivant à proximité de Paris-Roissy, de Lyon-Saint-Exupéry et de Toulouse-Blagnac ont accepté de mesurer leur pression artérielle. Tous ont en commun de vivre dans des zones où le bruit moyen dépasse les 50 décibels A. Le constat est sans appel : une augmentation des risques est observée.

LA NUIT PLUS DANGEREUSE QUE LE JOUR

Si l’augmentation du risque est bien présente, elle semble plus élevée à la nuit tombée. Durant cette période, le bruit des avions passe à 60 décibels A, ce qui engendre des troubles du sommeil et des dysfonctionnements cardiovasculaires.

Selon les chercheurs, « Des études observationnelles et expérimentales ont montré que l’exposition au bruit pendant la nuit modifie la structure du sommeil et provoque une augmentation de la pression artérielle, de la fréquence cardiaque, des niveaux des hormones de stress et du stress oxydatif ». Pourtant, un détail troublant ressort de cette étude : le risque n’augmente pas chez les femmes.

LES FEMMES ÉPARGNÉES 

Le fait que cette hausse des risques ne concerne que les hommes peut trouver une explication dans des recherches récentes sur le sujet. Anne-Sophie Evrard, l’une des auteurs de cette étude explique que « certaines caractéristiques physiologiques différentes chez les hommes et les femmes conduisent à des différences dans le déclenchement des maladies cardiovasculaires, ce qui pourrait expliquer les résultats obtenus. »

« Ces différences seraient notamment dues à l’interaction des hormones féminines avec les systèmes de régulation. Mais l’abondante littérature portant sur l’hypertension artérielle est très parcimonieuse sur les différences liées au sexe. Les mécanismes les expliquant ne sont que partiellement élucidés en raison de la complexité des interactions entre les gènes d’une part et les gènes et l’environnement d’autre part. »

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