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Les archéologues découvrent le squelette d’une adolescente de l’âge du bronze

Les objets funéraires retrouvés à ses côtés éclairent sur son statut mais posent aussi des questions sur les anciennes pratiques cultuelles

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Image d’illustration — © Glenn McIntosh / Wikimedia Commons

Dans une démarche qui pourrait réécrire certaines pages de l’histoire du Kazakhstan, et peut-être de toute l’Asie centrale, des chercheurs ont exhumé un tombeau singulier datant de l’âge du bronze. Située à Ainabulak, cette sépulture appartient à une jeune fille qui semble avoir été un personnage important de sa communauté. La nature et la quantité d’objets funéraires retrouvés à ses côtés éclairent non seulement son statut mais posent aussi des questions intrigantes sur les pratiques cultuelles de l’époque.

Une jeune fille avec de multiples objets funéraires

L’équipe d’archéologues, dirigée par Rinat Zhumatayev de l’Université nationale kazakhe Al-Farabi, travaillant sur le site d’Ainabulak, dans l’est du Kazakhstan, a fait une découverte remarquable le 2 août 2023, selon The Astana Times. Ils ont trouvé la tombe d’une jeune fille de l’âge du bronze, datant d’environ 3 500 ans, qui contenait des objets funéraires étonnants.

Les archéologues ont été stupéfaits de la variété des objets enterrés avec la jeune fille. Des boucles d’oreilles en fil de fer, des perles, et même un miroir et un bol en bronze ont été trouvés, suggérant qu’elle devait être une figure de grande importance. Des tests au radiocarbone indiquent que l’adolescente était âgée de seulement 12 à 15 ans lors de son décès, ce qui renforce l’étrangeté et l’importance de la découverte.

La jeune fille était enterrée en position fœtale sur son côté gauche. Selon Zhumatayev, cette orientation spécifique pourrait avoir une signification culturelle ou religieuse, mais elle reste à être élucidée. Des perles entouraient son cou et des boucles d’oreilles étaient accrochées à ses oreilles, renforçant l’idée qu’elle jouissait d’un certain statut au sein de sa communauté.

Des ossements d’animaux et des objets à signification rituelle

Mais ce qui est peut-être le plus frappant, ce sont les 180 os d’astragale retrouvés dans sa tombe. Ces os, probablement issus de moutons ou de bovins, ont déjà été trouvés dans d’autres cimetières dans la steppe eurasienne qui contenaient des restes d’animaux, souvent dans les tombes d’enfants et d’adolescents. Mais leur nombre exceptionnel ici étonne les archéologues.

Certains experts avancent que ces os pouvaient avoir une fonction rituelle, servant peut-être à des pratiques de méditation. D’autres les voient comme des symboles de bien-être et de chance, destinés à faciliter la transition de la jeune fille vers l’au-delà. Quoi qu’il en soit, cette multitude d’os suscite des questions sur les pratiques funéraires et les croyances de l’époque.

Parmi les autres objets d’importance, un disque de bronze gravé d’une grenouille mérite une mention spéciale. Jamais un objet similaire n’avait été découvert au Kazakhstan. La grenouille a souvent été associée à la fertilité et aux rituels liés à l’eau dans diverses cultures. Selon Zhumatayev, le rôle exact de ce symbole dans ce contexte précis nécessite des recherches plus approfondies.

Un contexte plus large : une civilisation encore méconnue

Ce n’est pas la première fois que des archéologues s’intéressent à la région d’Ainabulak. Depuis 2017, plus de 100 tumulus datant de l’âge du bronze ont été découverts. Les trouvailles de ce site ont été qualifiées d’« historiquement et culturellement significatives » pour la compréhension des premiers stades de l’âge du bronze en Asie centrale. Par ailleurs, dans une région proche, une pyramide à base hexagonale a également été identifiée, ce qui pourrait indiquer l’existence d’une civilisation avancée ayant des pratiques funéraires et architecturales complexes.

Ces découvertes ont une importance historique et culturelle pour l’étude des premières étapes de l’âge du bronze en Asie centrale, selon les chercheurs. Elles témoignent de la richesse et de la diversité des traditions funéraires de cette époque. Elles révèlent aussi les contacts et les échanges entre les différents peuples qui habitaient cette région. 

À mesure que les chercheurs continuent de creuser, littéralement et figurativement, dans le riche passé de cette région, on peut espérer que d’autres mystères seront dévoilés, nous permettant de mieux comprendre nos ancêtres et les cultures qu’ils ont façonnées. Par ailleurs, une pyramide de l’âge du bronze liée à un ancien culte du cheval a été découverte au Kazakhstan.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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