L’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone entraîne une acidification généralisée des océans. De nouvelles analyses indiquent qu’elle atteint aujourd’hui des profondeurs alarmantes.
Des résultats inquiétants
Les océans constituent le plus grand puits naturel de dioxyde de carbone (CO2) au monde, absorbant environ un quart de nos émissions annuelles. En conséquence, leurs eaux deviennent plus acides, avec de vastes implications pour les écosystèmes marins.
Afin d’évaluer précisément l’ampleur de ce phénomène depuis le début de la révolution industrielle, Jens Daniel Müller, de l’École polytechnique fédérale de Zurich, et ses collègues ont utilisé un modèle avancé basé sur des mesures globales des courants et d’autres mécanismes de circulation océanique.
L’équipe, dont les travaux sont publiés dans la revue Science Advances, a noté un signal clair d’acidification jusqu’à 1 000 mètres de profondeur dans la plupart des océans du globe. Dans le cas de l’Atlantique Nord, où la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC) convoie le CO2 de la surface vers les eaux profondes, celle-ci atteignait même 1 500 mètres.
De façon frappante, il s’est avéré que près de la moitié de l’acidification observée était postérieure au milieu des années 1990, marquant le début d’une hausse rapide de nos émissions de gaz à effet de serre. « Même si nous parvenions à les stopper immédiatement, nous assisterions encore, pendant quelques centaines d’années, à la poursuite de ce processus », souligne Müller.
Une vie océanique lourdement impactée
Selon les chercheurs, L’ampleur actuelle de ce phénomène menace la survie de nombreux organismes marins.
Parmi les plus impactés, les ptéropodes, comme les escargots de mer et les papillons de mer, dont la coquille constituée de calcium se dissout lorsque l’eau devient trop acide. Les niveaux d’acidification ont également doublé dans les zones océaniques connues pour abriter d’importantes populations de coraux d’eau froide.
Il y a quelques jours, une étude avait révélé que le principal courant de l’océan Atlantique s’effondrait encore plus vite que prévu.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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