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Les bijoux du célèbre trésor de Villena ont été façonnés à partir de fer extraterrestre

Ce trésor a été découvert en Espagne il y a 61 ans mais il est loin d'avoir livré tous ses secrets

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— © manuel m. v. / Flickr

Dans le domaine de l’archéologie, la découverte d’artefacts anciens peut souvent raconter des histoires qui redéfinissent la compréhension de l’histoire humaine. Une telle histoire émerge du trésor de Villena, une collection éblouissante d’objets de l’âge du bronze trouvée en Espagne. Des chercheurs ont découvert que ces éléments d’un spectaculaire trésor de l’âge du bronze ont été créés à partir d’un matériau extraterrestre : le fer météorique.

Le trésor de Villena

En 1963, des archéologues ont mis au jour un trésor spectaculaire dans une gravière de la province d’Alicante, en Espagne. Ce trésor, surnommé le « trésor de Villena » se compose de 59 pièces, incluant des bouteilles, des bols et des bijoux faits d’or, d’argent, d’ambre et de fer. L’ensemble représentait une richesse matérielle et artistique significative de l’époque de l’âge du bronze

Ce qui a interpellé les chercheurs lors de sa découverte, c’est l’aspect inhabituel de certaines pièces en fer. Ils ont déclaré que les objets étaient faits d’un « métal sombre et plombé » à l’époque. Selon le journal espagnol El País, ce métal est surtout brillant dans certaines zones, recouvert d’un oxyde à l’aspect ferreux qui est en grande partie fissuré.

Une étude récente, publiée dans la revue Trabajos de Prehistoria, révèle que le fer de deux artefacts spécifiques provient en fait d’une météorite tombée sur Terre il y a environ 1 million d’années. 

Innovation et symbolisme

Dans le cadre de cette nouvelle étude, deux objets en fer ont été testés : une sphère creuse dont le sommet est recouvert de feuilles d’or et qui aurait pu servir de pommeau d’épée, ainsi qu’un bracelet en forme de C. Ces objets datent de 1400 à 1200 avant notre ère.

« La relation entre le fer et l’or est importante car tous deux ont une grande valeur symbolique et sociétale », a expliqué l’auteur principal de l’étude, Ignacio Montero Ruiz, de l’Institut d’histoire d’Espagne. « Dans ce cas précis, les artefacts étaient probablement un joyau caché qui appartenait à l’ensemble d’une communauté plutôt qu’à un seul individu. À cette époque de l’histoire, la péninsule ibérique était dépourvue de royaumes. »

La spectrométrie de masse a permis d’identifier dans ces objets des traces d’alliage fer-nickel, caractéristique du fer météoritique, indiquant que ces deux pièces pourraient provenir de la même météorite. Les techniques nécessaires pour travailler ce matériau diffèrent significativement de celles utilisées pour les métaux plus traditionnels comme le cuivre, l’or et l’argent. Par conséquent, de nouvelles technologies ont dû être développées et innovées par ceux qui ont travaillé d’abord avec le fer météoritique, puis avec le fer terrestre. Cela témoigne de l’expérimentation et de la curiosité des sociétés anciennes face à de nouvelles technologies.

Questions non résolues

Selon l’étude, ces artefacts sont les premiers et les plus anciens objets en fer météoritique découverts dans la péninsule ibérique, même si les scientifiques ne sont pas encore certains de leur origine et de leur fabricant.

En outre, ces objets jettent un nouvel éclairage sur les méthodes métallurgiques de la fin de l’âge du bronze. Une pointe de flèche datant de 900 avant J.-C., découverte à Mörigen, en Suisse, et quelques objets datant de 800 avant J.-C., provenant de Pologne, sont les seuls objets connus contenant du fer météoritique datant du premier millénaire avant J.-C. 

Quant à l’origine de ces artefacts, elle reste incertaine. Montero Ruiz suggère qu’il est possible qu’ils proviennent de la Méditerranée orientale, où d’autres artefacts modernes (comme le poignard et d’autres objets provenant de la tombe du roi Toutânkhamon) sont connus. Étant donné que les chronologies d’autres objets météoritiques en fer en Europe (provenant de Pologne ou de Suisse) sont plus tardives, rien ne permet d’affirmer qu’il s’agit d’une production plus locale.

Par ailleurs, un trésor de pièces caché dans une cheminée en Écosse éclaire le passé du clan MacDonald.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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