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Les utilisateurs des réseaux sociaux seraient davantage exposés à la désinformation sur les vaccins

18 % des répondants de l’étude estiment à tort que les vaccins provoquent l'autisme

Très récemment, une étude menée par des chercheurs du Annenberg Public Policy Center de l’université de Pennsylvanie a travaillé sur les liens entre utilisation des médias et vaccins, et a révélé que les personnes qui s’appuyaient sur les médias sociaux pour s’informer étaient plus susceptibles de faire face à une désinformation concernant les vaccins que celles qui utilisaient les médias traditionnels.

L’ÉTUDE EN ELLE-MÊME

Cette étude a impliqué 2500 adultes américains. 20 % des répondants ont dévoilé qu’ils étaient au moins “quelque peu mal informés”. Les chercheurs trouvent “inquiétant” un tel niveau de désinformation : en effet, les informations fausses autour des vaccins sont dangereuses car elles diminuent les taux de vaccination et mettent en danger la communauté car les taux de vaccination élevés son essentiels pour maintenir l’immunité communautaire.

Elle a été publiée dans la Harvard Kennedy School Misinformation Review, et a été réalisée à un moment très opportun puisqu’elle a eu lieu au printemps et à l’automne 2019, alors que les États-Unis connaissaient leur plus grande épidémie de rougeole en un quart de siècle. Il est très alarmant de voir qu’entre les deux moments d’enquête, les niveaux de désinformation des personnes interrogées se sont accrus : en effet, 19 % des personnes ayant participé à l’enquête ont changé leur réponse. En automne 2019, 64 % de ces 19 % étaient moins bien informés qu’au printemps.

— GaudiLab / Shutterstock.com

LES RÉSEAUX ET MÉDIAS SOCIAUX EN CAUSE DANS LA DÉSINFORMATION

Le mode de consommation de certains médias pourrait être la raison pour laquelle le niveau de désinformation a augmenté. Les personnes de l’étude ayant signalé une exposition accrue à des informations sur la rougeole et le vaccin ROR par le biais des réseaux sociaux avaient plus de risques d’être mal renseignées, contrairement aux personnes qui avaient déclaré qu’elles se renseignaient au moyen de médias traditionnels, en lisant des comptes-rendus d’actualité. 

Dominik Stecula, l’auteur principal de l’étude avec Ozan Kuru et Kathleen Jamieson, affirme que « les personnes qui ont reçu leurs informations des médias traditionnels étaient moins susceptibles d’approuver les allégations des anti-vaccins« . Les chercheurs estiment également que ce résultat est cohérent avec l’idée traditionnelle que les réseaux sociaux soient vecteurs de plus de désinformation que les médias traditionnels, dans la mesure où ces derniers reflètent davantage l’assentiment scientifique concernant les avantages du vaccin et sa sécurité.

DES RÉSULTATS SANS APPEL

Les résultats des chercheurs sont sans appel : ils déclarent que « 18 % des répondants de l’étude estiment (à tort) qu’il est très ou assez exact d’affirmer que les vaccins provoquent l’autisme ; 15 % déclarent qu’il est très ou assez exact d’affirmer que les vaccins sont pleins de toxines ; 20 % pensent qu’il est très ou quelque peu exact d’affirmer que cela ne fait aucune différence si les parents choisissent de retarder ou d’étaler les vaccins au lieu de se fier au calendrier vaccinal officiel des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies » ; finalement, « 19 % affirment qu’il est très ou assez précis d’affirmer qu’il vaut mieux développer l’immunité en contractant la maladie que par la vaccination ».

Mais ce n’est pas tout : les chercheurs pensent également que le niveau de confiance qu’une personne a envers les experts médicaux va souvent de pair avec un changement de croyance au sujet de la vaccination. Souvent, il y a une coincidence entre le niveau de confiance peu élevé envers un expert médical et le fait de ne pas croire au pouvoir des vaccins, d’être désinformé à leur sujet. 81 % des personnes interrogées étaient tout aussi bien ou tout aussi mal informées au printemps qu’à l’automne, et ce, malgré toute la couverture médiatique qui a fait suite au commencement de l’épidémie de rougeole et des nombreuses tentatives des centres pour le contrôle et la prévention des maladies pour éduquer le public.

Attention, toutefois : les résultats ne montrent que des corrélations entre le support médiatique qui sert de lieu de renseignement et les attitudes individuelles à l’égard des vaccins, et non pas un lien de causalité. Mais ces résultats peuvent véritablement jouer un rôle important dans l’efficacité des campagnes nationales de vaccination, et dans le rôle des professionnels de santé dans la lutte contre la désinformation vaccinale.

Par Jeanne Gosselin, le

Source: Science Daily

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