Aller au contenu principal

Ces squelettes vieux de 2 500 ans amputés des jambes révèlent un châtiment cruel en Chine

Ces hommes pourraient avoir appartenu à des membres d'élite soumis à une punition sévère dans la Chine ancienne

squelette-chine
Image d’illustration — Massimo Todaro / Shutterstock.com

Selon une récente étude, les restes de deux hommes découverts dans des tombes en Chine, datant d’environ 2 500 ans pendant la dynastie des Zhou de l’Est, montrent des signes d’amputation des membres inférieurs, suggérant une forme de châtiment cruel. Les découvertes offrent un rare aperçu de la méthode punitive connue sous le nom de « yue », qui était utilisée dans la Chine ancienne, selon les chercheurs.

Méthode de punition ou nécessité médicale ?

Selon Qian Wang, auteur principal de l’étude et professeur de sciences biomédicales à l’école de médecine dentaire de l’université A&M du Texas, « de telles découvertes, ainsi que des résultats antérieurs, reflètent la cruauté du système pénal dans la Chine ancienne ». Cependant, certains contestent l’interprétation des amputations comme étant liées au yue, suggérant d’autres raisons possibles derrière ces actes.

Les squelettes, accompagnés d’objets tels que des crochets de ceinture en cuivre, des tablettes de pierre et des poteries, ont été exhumés dans un ancien cimetière de la province du Henan. La découverte des deux squelettes dans des tombes orientées nord-sud, à l’intérieur de cercueils à deux couches, peut suggérer un niveau social élevé.

Le cinquième inférieur d’une jambe manquait chez les deux personnes, une partie de la jambe gauche manquait à l’un des squelettes et une partie de la jambe droite manquait à l’autre. Le tibia et le péroné, les extrémités inférieures des os restants de la jambe, ne présentaient pas de marques de coupure et montraient des signes de cicatrisation. L’étude conclut que ces résultats témoignent d’une découpe minutieuse et experte et d’un traitement approprié des plaies.

Contexte historique et socio-économique 

Les analyses par la datation au radiocarbone et la tomographie assistée par ordinateur ont révélé que les ossements appartenaient à des hommes ayant vécu vers 550 avant J.-C., pendant la période des États en guerre, lorsque la dynastie des Zhou orientaux (770-256 avant J.-C.) régnait sur la région. L’homme qui avait perdu une partie de sa jambe gauche avait entre 40 et 44 ans et celui qui avait perdu une partie de sa jambe droite avait entre 45 et 55 ans. 

Les tibias et les péronés blessés des deux hommes s’étaient soudés pour former une masse osseuse, cicatrisant sans aucune cicatrice qui aurait indiqué des coups répétés lors d’un travail pénible. L’examen des isotopes des os a également montré un régime alimentaire caractéristique de la classe aristocratique de l’époque des Zhou de l’Est, renforçant l’idée que les hommes appartenaient à l’élite.

Les écrits du philosophe Zhuangzi confirment cette idée. Les officiers supérieurs, les nobles et les membres de la famille royale devaient être enterrés dans des cercueils de trois étages ou plus. L’étude, publiée récemment dans la revue Archaeological and Anthropological Sciences, suggère que les deux hommes auraient pu être des officiers subalternes de la dynastie Zhou.

Interprétation et débat

Les chercheurs ont proposé que la forme de punition yue soit l’explication la plus probable de la perte des jambes, en se basant sur le rang social des hommes et le code pénal des Zhou. Les autres causes possibles ont toutes été exclues par les chercheurs. L’amputation punitive, ou yue, a été pratiquée sous la dynastie Xia (2100-1600 av. J.-C.), après avoir été interdite au deuxième siècle av. J.-C. par la dynastie Han. La loi pénale des Zhou prévoyait des amputations punitives pour un large éventail de crimes. Dans certaines circonstances, il peut également s’agir d’une peine « réduite » destinée à « refléter la clémence » plutôt que la peine de mort.

Les chercheurs affirment qu’une guérison réussie après une amputation propre est la preuve d’un protocole d’amputation bien établi, qui aurait pu inclure des professionnels de la santé. Selon Kate Pechenkina, professeure d’anthropologie, qui n’a pas participé à l’étude, ce qui est intrigant, c’est qu’il existe des preuves de guérison et de rétablissement, ainsi qu’un solide soutien archéologique à l’idée qu’il ne s’agissait pas de gens pauvres. 

Cependant, Mme Pechenkina a proposé une autre explication pour les membres manquants des squelettes. L’amputation due à un traumatisme est une explication plus simple. Selon elle, l’amputation était probablement nécessaire pour traiter une fracture infectée ou d’autres blessures, par exemple lorsqu’un cheval écrasait un pied. « Nous amputons le pied », un pied écrasé ne peut pas être réparé. Par ailleurs, ces squelettes décapités témoignent du plus grand massacre en Asie néolithique.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

Étiquettes: , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *