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Ces squelettes décapités témoignent du plus grand massacre en Asie néolithique

Les femmes et les enfants étaient ciblés

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Image d’illustration — © Wessex Archaeology / Flickr

Dans une récente découverte archéologique en Chine, des fouilles ont révélé les restes de victimes d’un massacre vieux de 4 100 ans, illustrant la plus grande chasse aux têtes jamais enregistrée en Asie néolithique. Les 41 squelettes exhumés, principalement des femmes et des enfants, ont été trouvés sans tête, suggérant une pratique brutale et sélective de décapitation.

Découverte archéologique à Honghe

Dans le nord-est de la Chine, au sein de la province du Heilongjiang, le site archéologique de Honghe révèle un chapitre sombre de l’histoire humaine. Découvert par des chercheurs dans les années 1990 et exploré plus intensément depuis 2013, ce site a permis de mettre au jour les vestiges d’un massacre vieux de 4 100 à 4 400 ans. 

Les fouilles ont révélé un total de 68 squelettes, dont 41 étaient décapités, dans deux maisons et trois tombes. Ce constat macabre suggère que ces individus ont été les victimes de la plus grande chasse aux têtes connue dans l’Asie néolithique. Prendre la tête d’un ennemi comme trophée est connu sous le nom de chasse aux têtes. Les examens anatomiques ont révélé que, étonnamment, les 41 squelettes sans tête étudiés par les chercheurs appartenaient tous à des femmes et à de jeunes individus. 

Il semble que 32 des 41 victimes décapitées aient été tuées en une seule fois, ce qui en fait la plus grande chasse aux têtes de l’histoire de la Chine néolithique. Outre les ossements, l’étude de ce site, publiée dans la revue Archaeological and Anthropological Sciences, affirme que les scientifiques ont également découvert des objets culturels modernes, notamment des poteries, des os et des outils en pierre.

La violence brutale du passé

Selon Qian Wang, auteur principal de l’étude et professeur de sciences biomédicales à l’école dentaire de l’université A&M du Texas, « les têtes des tribus ennemies étaient recherchées pour une raison rituelle spécifique : conquérir et/ou posséder l’âme et l’énergie des ennemis. Aucune sépulture sans tête de ce type n’a été découverte dans la Chine néolithique, à l’exception de quelques têtes destinées à des rituels sacrificiels. »

Dans leur article, les chercheurs avancent l’hypothèse d’un « conflit interpersonnel d’une grande cruauté » résultant de l’attaque de la colonie par des rivaux ciblant spécifiquement les femmes et les enfants. La pratique de la décapitation, souvent réservée aux ennemis vaincus, semblait avoir une signification rituelle profonde, visant potentiellement à conquérir l’âme et l’énergie des adversaires. Ce phénomène n’était pas isolé, mais l’ampleur et la cible spécifique de cette violence marquent une caractéristique unique et troublante de ce site.

Les squelettes décapités présentaient une méthode et un armement cohérents, comme le montrent les fines incisions en forme de V ou de U sur leur deuxième vertèbre et l’absence de première et deuxième vertèbres sur tous les cadavres, à l’exception d’une poignée d’entre eux. Selon M. Wang, les armes étaient probablement des couteaux à manche d’os avec des lames de pierre tranchantes.

Les hypothèses des chercheurs

L’équipe de recherche, dirigée par Qian Wang, propose plusieurs théories pour expliquer ces découvertes. Une hypothèse est que le peuple Honghe, constitué d’agriculteurs, de chasseurs et de pêcheurs, aurait pu être en conflit avec des tribus rivales. La cible spécifique des femmes et des enfants laisse supposer que le massacre aurait eu lieu pendant l’absence des hommes. 

Cette théorie est étayée par la découverte de trois tranchées défensives autour du campement, indiquant que le peuple Honghe se préparait à des conflits. Les têtes emportées comme trophées par les agresseurs constitueraient alors un acte de domination et de victoire sur la tribu rivale. En outre, Wang a émis l’hypothèse que les quatre crânes sans corps découverts dans la fosse pourraient être des « trophées » pris par les membres de la colonie Honghe à une autre tribu hostile.

Cette découverte offre un aperçu fascinant de la complexité des sociétés néolithiques et de leurs pratiques de guerre. La violence exercée spécifiquement contre les femmes et les enfants soulève des questions sur le rôle du genre et de l’âge dans les conflits de cette époque. Alors que les archéologues et les historiens continuent de déchiffrer ces mystères, chaque nouvelle découverte contribue à construire une image plus complète de notre passé lointain, mettant en lumière les aspects souvent brutaux de la condition humaine à travers les âges.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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