Aller au contenu principal

Le comportement inhabituel du vortex polaire de l’Antarctique intrigue les scientifiques

Son instabilité actuelle fait craindre un effondrement ou un changement de rotation

vortex polaire
Forme du vortex polaire austral le 5 août dernier — © NASA Earth Observatory

Formant habituellement une structure circulaire dans la stratosphère, le vortex polaire de l’Antarctique présente cette année une forme de « cacahuète », liée à des températures anormalement élevées.

Des changements significatifs

Les derniers modèles de la NASA indiquent que cette masse d’air froid en rotation s’est allongée, réchauffée et affaiblie de manière inhabituelle au cours de l’été austral. Alors que les températures dans la stratosphère au-dessus du continent glacé sont généralement de l’ordre de -80 °C en juillet, cette année, elles ont atteint la barre des -65 °C. Après un bref refroidissement, un pic à -63 °C a été observé le 5 août.

« L’évènement de juillet 2024 constitue le réchauffement stratosphérique le plus précoce jamais observé au cours des 44 années d’enregistrement du Global Modeling and Assimilation Office », souligne Lawrence Coy, du Goddard Space Flight Center.

Selon le chercheur, l’instabilité actuelle du vortex polaire est telle qu’elle fait craindre un effondrement ou un changement de sa rotation, ce qui s’était produit pour la dernière fois en 2002, à la suite de vagues de chaleur spectaculaires.

Le vortex polaire austral en 2023 et 2024 — © NASA Earth Observatory

Il s’avère que l’Antarctique a également été touché cette année par de tels évènements, se distinguant principalement par leur étendue et leur durée, avec des températures supérieures de 10 à 12 °C à la moyenne par rapport à la période de référence 1991-2020.

Une relation complexe

Si les conditions inhabituelles observées au niveau de la mer et dans la stratosphère semblent étroitement liées, la nature exacte de cette relation se révèle complexe et n’est pas encore entièrement comprise.

« Les variations des températures de surface de la mer et de la glace de mer peuvent perturber ces systèmes météorologiques à grande échelle, mais il est très difficile de déterminer pourquoi ils se développent », rappelle Paul Newman, de la NASA.

La réduction spectaculaire de la taille du trou de la couche d’ozone (qui absorbe la plus grande partie du rayonnement solaire ultraviolet dangereux pour les organismes terrestres et dont la concentration se révèle la plus élevée dans la stratosphère) pourrait également avoir joué un rôle.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

Étiquettes: ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *