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La Voie lactée est vraiment une galaxie hors du commun, selon une étude

Notre galaxie présente des particularités par rapport aux autres galaxies spirales

Voie Lactee
— nednapa / Shutterstock.com

La Voie lactée, souvent considérée comme un modèle pour comprendre l’évolution des galaxies spirales, se révèle en réalité bien plus complexe et atypique. De récentes études, publiées dans The Astrophysical Journal, ont mis en lumière des caractéristiques uniques, qui font d’elle une exception parmi ses congénères. Son ensemble de galaxies satellites et la façon dont elles évoluent montrent que notre galaxie ne suit pas les mêmes règles que les autres.

Une évolution surprenante des satellites de la Voie lactée

La Voie lactée, comme d’autres grandes galaxies, possède plusieurs petites galaxies qui gravitent autour d’elle, appelées galaxies satellites. Ce groupe d’objets, bien qu’important pour comprendre la formation des galaxies, présente des particularités fascinantes. L’étude SAGA (Satellites Around Galactic Analogs), qui a analysé 101 galaxies spirales et 378 de leurs galaxies satellites, a permis de mettre en évidence des différences significatives dans la distribution et l’évolution de ces petites galaxies.

Les chercheurs ont observé que la Voie lactée possède quatre galaxies satellites visibles, dont deux (le Grand et le Petit Nuage de Magellan) sont même visibles à l’œil nu depuis l’hémisphère sud. Ces galaxies sont considérées comme exceptionnelles parmi les satellites étudiés, car elles sont particulièrement grandes et lumineuses, une caractéristique rare parmi les petites galaxies en orbite autour des grandes galaxies.

L’étude a révélé que parmi les 101 galaxies spirales analysées, le nombre de satellites varient entre 0 et 13. La Voie lactée se situe donc dans la moyenne, mais si l’on prend en compte les galaxies avec des grands satellites comme le LMC et le SMC, notre galaxie semble en fait moins représentative.

Des anomalies dans la formation d’étoiles

L’étude SAGA a également révélé que, contrairement à la majorité des galaxies satellites autour des autres galaxies spirales, les petites galaxies de la Voie lactée ne forment pas d’étoiles de manière active. En effet, parmi les 101 galaxies étudiées, celles qui étaient les plus proches des grandes galaxies montraient une activité de formation stellaire intense. Ce n’est cependant pas le cas pour la Voie lactée, où seule une poignée de satellites, à savoir le Grand et le Petit Nuage de Magellan, continue à créer des étoiles.

Ce phénomène pourrait être lié à des interactions complexes entre la Voie lactée et ses satellites, notamment en raison de l’influence de son halo de matière noire. Les chercheurs se demandent pourquoi la formation d’étoiles s’est arrêtée dans la plupart des satellites de faible masse. Une hypothèse avance que la Voie lactée pourrait abriter une combinaison unique de galaxies satellites plus anciennes et inactives, ainsi que de plus jeunes galaxies qui sont récemment arrivées dans son halo de matière noire.

Le mystère des halos de matière noire

Les halos de matière noire, ces régions sphériques qui entourent les galaxies, jouent un rôle crucial dans l’évolution des galaxies et de leurs satellites. Dans le cas de la Voie lactée, son halo semble avoir une influence particulière sur ses galaxies satellites. Les résultats de l’étude montrent que les galaxies satellites proches de grandes galaxies, comme la Voie lactée, ont tendance à avoir une formation stellaire réduite.

Les chercheurs suggèrent que le halo de matière noire de la Voie lactée pourrait avoir une dynamique différente de celle d’autres grandes galaxies, ce qui pourrait expliquer pourquoi certains de ses satellites ont cessé de former des étoiles. Ce phénomène soulève d’importantes questions sur l’impact de la matière noire sur l’évolution des galaxies, et montre qu’il reste beaucoup à découvrir sur ce sujet complexe.

Ces études montrent que la Voie lactée n’est pas un exemple typique de la formation et de l’évolution des galaxies spirales. Au contraire, elle offre un cas d’étude unique qui remet en question les modèles classiques utilisés pour expliquer l’évolution des galaxies et de leurs satellites. Selon Risa Wechsler, professeure à l’université Stanford, ces découvertes soulignent la nécessité d’élargir notre compréhension des galaxies en prenant en compte une plus large diversité de galaxies et de leurs halos de matière noire. Par ailleurs, la collision entre notre galaxie et Andromède pourrait avoir déjà commencé.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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