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— Yuganov Konstantin / Shutterstock.com

De nouveaux travaux explorant les effets du visionnage de films sur le cerveau ont permis la mise en évidence de changements significatifs de son activité, qui expliqueraient les sentiments de plaisir et d’évasion que nous ressentons.

Une hiérarchie cérébrale modifiée

Publiée dans la revue Science Advances, la nouvelle étude a impliqué l’examen des données de neuro-imagerie à haute résolution de 176 personnes, enregistrées durant le visionnage d’extraits de films tels que Maman j’ai raté l’avion, Inception, Erin Brockovich, The Social Network ou L’Empire contre-attaque.

En construisant des modèles cérébraux complets de l’activité neuronale durant l’expérience et en les comparant à ceux obtenus lors de l’exécution d’autres tâches ou au repos, les chercheurs ont découvert que la hiérarchie cérébrale était aplanie, suggérant une dynamique interne et un niveau d’activité neuronale moindre, nous permettant de nous sentir momentanément libérés des problèmes du quotidien.

En d’autres termes : lorsque nous regardons des films, notre cerveau va simplement se contenter « d’absorber » la narration cinématographique. Un processus se révélant à la fois hautement satisfaisant et apaisant.

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― Fer Gregory / Shutterstock.com

« Le cerveau extrait des images fixes et des sons des récits cohérents, ce qui nous permet de mettre de côté notre course effrenée à la survie, ne serait-ce que pour un bref instant », estime Morten Kringelbach, chercheur à l’université d’Oxford et auteur principal de l’étude. « Ces travaux démontrent la pertinence des paroles du regretté réalisateur français Jean-Luc Godard : ‘Le cinéma est la plus belle escroquerie du monde’. »

Des implications plus larges

Éclairant la façon dont les films modifient l’organisation hiérarchique de l’ensemble du cerveau, ces nouveaux travaux mettent également en évidence les mécanismes causaux qui sous-tendent ces changements complexes.

« L’utilisation de stimuli tels que les films offre un moyen rapide et pratique de mesurer les changements importants dans la connectivité anatomique que l’on retrouve, par exemple, dans les troubles neuropsychiatriques, ce qui pourrait faciliter leur diagnostic, y compris chez les enfants », conclut Gustavo Deco, neuroscientifique à l’université Pompeu Fabra en Espagne.

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