En Australie, les espèces animales sont nombreuses mais un animal est en train de menacer l’écosystème du pays : le lapin de Garenne. Pour venir à bout de ce fléau, le gouvernement a choisi une alternative puissante mais controversée. Une décision qui ne fait pas l’unanimité notamment pour un pays européen.
Quelle solution radicale le pays a choisi pour réduire la population de lapins ?
Introduit en 1859 dans le pays par un colon, le lapin de Garenne est aujourd’hui une menace pour l’écosystème australien. Ce petit animal qui peuple nos campagnes est un parasite en Australie car il n’a aucun prédateur et qu’il se reproduit très vite. Ces deux caractéristiques font que le lapin de Garenne colonise de grands territoires sans être inquiété par quoi que ce soit.
Les animaux ayant déjà ravagé une partie de l’écosystème, le gouvernement australien a choisi de répandre un virus redoutable pour l’espèce : le RHDV1 K5. Aussi connu sous le nom de virus 1 de la maladie hémorragique du lapin, ce virus a, en l’espace de 2 mois, éliminé 42 % de la population recensée dans l’état australien le plus peuplé (la Nouvelle-Galles du Sud). Des résultats encourageants mais qui scandalisent l’Espagne.
Pourquoi l’Espagne voit-elle d’un mauvais œil cette décision ?
Si cette éradication est nécessaire pour préserver un équilibre écologique en Australie, elle est très mal vue par l’Espagne car le pays est dans la situation opposée en terme de population de lapins de Garenne. Il n’y a pas assez d’individus à l’état sauvage, or ils sont indispensables à la survie de plusieurs espèces dont ils sont les proies comme le lynx pardelle et l’aigle ibérique.
Toutefois, même si les biologistes espagnols espèrent voir revenir le lapin de Garenne dans le pays, ils compatissent au sort de l’Australie et comprennent leur envie de réduire la population de lapins. C’est cependant la méthode utilisée qu’ils trouvent trop violente. Le virus est très contagieux, résiste bien une fois dans l’environnement et reste actif trois mois tant qu’il est à température ambiante. Ce qui représente un risque car les voyageurs peuvent l’exporter sans s’en rendre compte.
Une solution extrême mais déjà utilisée
Par le passé, l’Australie a déjà eu l’occasion d’utiliser un virus identique en 1995 afin de garder un œil sur la population des lapins. Et malgré sa dangerosité, le pays doit juste informer l’Organisation mondiale de la santé animale de l’utilisation et de la présence du RHDV1 K5 dans le pays. Cependant, l’organisation rappelle que cette utilisation « comporte des risques qui doivent être soigneusement considérés et gérés », notamment » le risque d’atteindre une population non ciblée (des lapins de ferme ou domestiques) ou d’autres espèces « .
Par Justine Manchuelle, le
Source: Sciences et avenir
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