cité grecque
Image d’illustration — M Selcuk Oner / Shutterstock.com

Conséquence de mois de sécheresse intense, l’assèchement d’un barrage turc a révélé les vestiges d’une cité grecque fondée il y a plus de deux millénaires, comprenant les ruines d’une église et de thermes.

La cité antique de Scepsis

Submergée depuis trois décennies par les eaux du barrage de Bayramiç, dans la province de Çanakkale, la ville de Scepsis aurait été fondée il y a au moins 2 500 ans et constituait un centre important de l’Anatolie pendant plus d’un millénaire. Plus particulièrement durant la période byzantine (IV et V siècles de notre ère), au cours de laquelle les archéologues pensent que l’église et les thermes ont été bâtis.

« Les thermes, qui font partie des rares structures préservées de ce type remontant à l’ère byzantine, s’avèrent importants en raison de leurs caractéristiques ornementales », explique Oğuz Koçyiğit de l’université Onsekiz Mart de Çanakkale. « Ils nous offrent un aperçu précieux de l’architecture, des techniques de construction et des traditions balnéaires de l’époque. En ce sens, il est important pour nous que ces ruines aient émergé. »

Afin d’en apprendre davantage sur la cité antique et ses habitants, les chercheurs fouillent actuellement le cimetière de la ville, ou plus exactement sa nécropole. Selon Koçyiğit, plusieurs des sépultures qu’elle abrite remontent aux périodes hellénistique et romaine.

Un temps ville-État platonicienne, Scepsis est connue pour être le lieu où Nélée, fils d’un élève de Socrate, cacha des œuvres des philosophes grecs Aristote et Théophraste afin qu’elles ne soient pas emportées par le souverain Attale Ier (qui régna de 241 à 197 avant J.-C.) lorsqu’il fonda la bibliothèque de Pergame. Parmi les figures historiques importantes y étant nées figurent le géographe et grammairien Démétrios (IIIe siècle avant J.-C.) ainsi que le philosophe et politicien Métrodore (Ier siècle avant J.-C.).

Un manque de précipitations record

Construit à la fin du XXe siècle, le barrage de Bayramiç alimente en eau les installations agricoles et industrielles de la région. Mais en raison d’un manque de précipitations record, le niveau de son lac a drastiquement baissé au cours des derniers mois, jusqu’à atteindre 10 % de sa capacité maximale.

S’il s’agit d’une opportunité rare pour les archéologues d’explorer ces vestiges plurimillénaires normalement submergés, cet assèchement pèse fortement sur la production alimentaire locale.

Ailleurs dans le monde, la baisse des niveaux de l’eau consécutive aux vagues de sécheresse a révélé d’autres trésors historiques, notamment un site mégalithique unique en Espagne, ainsi que les ruines de la cité de Zakhiku au Proche-Orient.

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