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La consommation de viande et de produits laitiers est directement liée à un risque accru de cancer

C’est la première fois qu’une étude met en évidence un tel lien

— ESB Professional / Shutterstock.com

Une nouvelle étude a révélé l’existence d’un lien direct entre alimentation et risque de cancer. Selon les scientifiques, ces résultats pourraient expliquer la forte incidence du cancer chez les personnes consommant de grandes quantités de produits laitiers et de viande rouge, similaire au lien entre taux de cholestérol élevé et maladies cardiaques.

L’acide N-glycolylneuraminique mis en cause

Dans le cadre de travaux récemment présentés dans la revue BMC Medicine, une équipe internationale dirigée par des chercheurs de l’université de Tel-Aviv a découvert que la viande et les produits laitiers étaient associés au développement d’anticorps augmentant le risque de développer un cancer.

L’étude s’est spécifiquement concentrée sur l’acide N-glycolylneuraminique (Neu5Gc), une molécule de sucre que l’on trouve dans les tissus des mammifères, mais pas dans la volaille ou le poisson. Par le passé, des recherches avaient montré que les humains développaient des anticorps contre le Neu5Gc dès le plus jeune âge, lorsqu’ils consommaient pour la première fois des produits laitiers ou de la viande.

Mais bien que ces anticorps aient été associés à un augmentation du risque de cancer, il n’avait jusqu’à présent jamais été démontré qu’ils étaient directement liés à la consommation de ce type d’aliments.

L’équipe a mesuré la quantité de sucre Neu5Gc dans une variété d’aliments couramment consommés par les Français et a calculé la consommation quotidienne de Neu5Gc de près de 20 000 adultes âgés de 18 ans et plus. Les sujets de l’étude avaient déclaré en ligne la totalité de leur consommation alimentaire sur une période de plusieurs jours dans le cadre de l’enquête nutritionnelle nationale NutriNet-Santé.

Le graphique du haut montre la corrélation entre l’incidence du cancer colorectal et la consommation de viande pour les nations ayant les consommations les plus basses et les plus élevées en la matière. Tandis que celui du bas illustre celle entre mortalité et consommation du viande. — © Université de Tel Aviv / BMC Medicine Creative Commons

Une corrélation significative

Un échantillon représentatif de 120 participants a été sélectionné pour des tests sanguins afin que les chercheurs puissent examiner leurs niveaux d’anticorps anti-Neu5Gc. Sur la base des résultats, l’équipe a créé un indice appelé indice Gcemic, qui classe les aliments pouvant entraîner une augmentation des anticorps (et éventuellement une augmentation ultérieure du risque de cancer).

« Nous avons constaté une corrélation significative entre une consommation élevée de Neu5Gc provenant de la viande rouge et des produits laitiers et un développement accru de ces anticorps qui augmentent le risque de cancer », explique le docteur Vered Padler-Karavani, auteur principal de l’étude.

« Pendant des années, des efforts ont été faits pour identifier un tel lien, mais personne n’y est parvenu », poursuit le chercheur. « Ici, nous avons pu mettre en évidence pour la première fois un lien moléculaire grâce à la précision des méthodes utilisées pour mesurer les anticorps dans le sang et aux données détaillées provenant d’enquêtes sur le régime alimentaire des français. »

Les auteurs de l’étude prévoient que les personnes qui consomment beaucoup de viande rouge et de produits laitiers développeront des niveaux élevés et différentes variétés d’anticorps, qui pourraient les exposer à un risque accru de cancer, notamment colorectal, comme le suggère le graphique ci-dessus.

Par Yann Contegat, le

Source: Eurekalert

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