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Des vers congelés dans le permafrost sibérien depuis 46 000 ans viennent d’être ressuscités

Comprendre les mécanismes impliqués pourrait à terme permettre de cryogéniser et de ramener à la vie des humains

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Image d’illustration — Peddalanka Ramesh Babu / Shutterstock.com

Des chercheurs sont parvenus à ressusciter des vers nématodes piégés depuis des dizaines de milliers d’années dans les sols gelés de la Sibérie, avec des implications potentielles pour la cryogénisation des humains.

Sommeil prolongé

Alors qu’elle étudiait des échantillons de permafrost ancien, Anastasia Shatilovich, de l’Institut des problèmes physiochimiques et biologiques de la science des sols en Russie, était tombée sur deux vers nématodes congelés. Enthousiasmée par sa découverte, la scientifique les avait apportés au laboratoire de Teymuras Kurzchalia, de l’Institut Max Planck de biologie cellulaire moléculaire et de génétique, en Allemagne.

À l’époque, Kurzchalia s’intéressait de près à la cryptobiose, capacité de certains animaux, comme les nématodes, les rotifères et les tardigrades, à entrer dans des états d’inactivité biologique extrême en réponse à des conditions environnementales défavorables.

Après avoir décongelé les deux vers en laboratoire, l’équipe s’est appuyée sur les fragments de matériel végétal présents dans l’échantillon pour déterminer leur âge. Celui-ci a été estimé entre 45 839 et 47 769 ans. L’analyse de leur génome et sa comparaison à ceux de leur descendant moderne Caenorhabditis elegans ont révélé qu’ils appartenaient à une espèce nouvelle pour la science, baptisée Panagrolaimus kolymaensis.

— Tatiana Gasich / Shutterstock.com

Si C. elegans ne peut ralentir son métabolisme à l’extrême que dans sa forme juvénile, lui et P. kolymaensis semblent utiliser des mécanismes physiologiques similaires pour entrer en cryptobiose, impliquant un sucre connu sous le nom de tréhalose, comparable à un « antigel biologique ».

Des implications potentielles pour l’Homme

« Nous n’en sommes qu’au tout début de la compréhension de ce processus, c’est-à-dire de la manière dont on peut suspendre la vie puis la relancer », estime Kurzchalia, dont les récents travaux ont été publiés dans la revue PLOS Genetics. « Si nous parvenons à le comprendre chez les nématodes, nous serons peut-être en mesure de le reproduire dans les cellules et les organes humains. »

Parmi les applications potentielles, la chercheuse évoque la production de lignées cellulaires pouvant être conservées à température ambiante et, à plus long terme, la possibilité de cryogéniser et de ramener à la vie des humains.

Par Yann Contegat, le

Source: Newsweek

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