— Herschel Hoffmeyer / Shutterstock.com

Si le Mégalodon est habituellement représenté comme une version surdimensionnée de son parent moderne, le grand requin blanc, de nouvelles recherches suggèrent que son apparence était sans doute différente.

Une apparence mystérieuse

Ayant évolué dans les eaux chaudes du globe il y a environ 15 à 3,6 millions d’années, le Mégalodon (Otodus megalodon) aurait atteint une taille de 16 mètres à l’âge adulte et disposé d’une force de morsure de plus de dix tonnes, contre respectivement 6 mètres et 2 tonnes pour le grand requin blanc (Carcharodon carcharias), considéré comme l’espèce de squale moderne la plus redoutable.

Les squelettes cartilagineux des requins préhistoriques se fossilisant mal, les seules preuves physiques du Mégalodon dont nous disposons se résument à des dents fossilisées et quelques vertèbres. Comme ces parties s’avèrent très similaires à celles du grand requin blanc et de ses congénères lamniformes, les scientifiques avaient précédemment déterminé que le Mégalodon appartenait à ce même ordre.

Le grand requin blanc étant un squale à sang chaud, les biologistes avaient supposé que le Mégalodon présentait également une telle caractéristique, et s’étaient donc basés sur la morphologie de cinq espèces de lamniformes modernes à sang chaud afin de déduire l’apparence supposée du géant préhistorique.

Un grand requin blanc — Rajat Kreation / Shutterstock.com

Dans cette nouvelle étude publiée dans la revue Historical Biology, Phillip Sternes et ses collègues de l’université de Californie ont cherché à déterminer si les cinq espèces précédemment étudiées présentaient des caractéristiques externes les différenciant des dix autres espèces de lamniformes, incluant des spécimens à sang froid comme le requin-lutin ou le requin grande-gueule.

« Le fait d’avoir le sang chaud n’a pas d’influence majeure sur la morphologie des requins »

En comparant les formes de la tête, des nageoires et du corps des 15 espèces de squales, les chercheurs américains ont déterminé que les cinq espèces précédemment étudiées ne partageaient mutuellement pas plus de caractéristiques visuelles qu’avec les 10 autres espèces de squales. En d’autres termes : si le Mégalodon a effectivement pu ressembler à un mélange de ces cinq espèces, rien ne permet actuellement de l’affirmer.

« Le fait d’avoir le sang chaud n’a pas d’influence majeure sur la morphologie des requins », explique Sternes. « En attendant de trouver un fossile de Mégalodon suffisamment bien conservé, qui constituerait le Graal ultime, nos travaux remettent en question les conclusions d’études antérieures et ouvrent la voie à de nouvelles interprétations. »

La gueule de l’étrange requin-lutin — © Dianne Bray / Museum Victoria / Wikimedia Commons
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