Des expériences ont montré qu’une espèce de ver de farine originaire d’Afrique pouvait dégrader efficacement un type de plastique extrêmement répandu, avec des implications potentielles pour le traitement et le recyclage des déchets en étant constitués.
Des larves mangeuses de polystyrène
Si l’Organisation des Nations unies estime que l’Afrique ne produit pas plus de 5 % du plastique dans le monde, il s’agit du second continent le plus touché par ce type de pollution.
Décrite dans la revue Scientific Reports, la créature est une sous-espèce du genre Alphitobius, dont la période larvaire dure environ deux mois. Lors de tests, les chercheurs ont constaté qu’elle pouvait digérer efficacement le polystyrène, largement utilisé dans les emballages alimentaires ainsi que pour le conditionnement et le transport de nombreux produits.
Il s’est avéré que les larves consommaient près de 50 % du plastique dont elles étaient nourries, et que l’efficacité avec laquelle elles réalisaient cette tâche augmentait lorsque le polystyrène était mélangé à du son. Selon les chercheurs, c’est la première fois qu’une telle capacité est démontrée chez un ver de farine originaire du continent africain.
Plastic-eating mealworms native to Africa discovered https://t.co/H1xdhvvi4A
— Live Science (@LiveScience) November 12, 2024
Des analyses approfondies ont révélé que plusieurs souches de bactéries (Kluyvera, Lactococcus, Klebsiella…) vivant dans leur intestin les aidaient à décomposer les polymères complexes du plastique en composés plus simples, qu’elles assimilaient ensuite sans que leur santé ne soit affectée.
« Nous pourrions utiliser les microbes et les enzymes qu’ils produisent dans les usines et les décharges »
Pour l’équipe, la prochaine étape consistera à identifier spécifiquement les enzymes impliquées dans la décomposition du polystyrène, qui pourraient également être utilisées pour le traitement à grande échelle des déchets plastiques.
« Au lieu de relâcher un grand nombre de ces insectes, nous pourrions utiliser les microbes et les enzymes qu’ils produisent dans les usines et les décharges », estime Fathiya Khamis, co-auteure de la nouvelle étude.
Les conditions environnementales en Afrique pouvant différer de celles d’autres régions du monde, de telles découvertes pourraient avoir de vastes implications pour l’élimination de cette source de pollution.
En 2022, une étude avait montré que les enzymes présentes dans la salive d’un ver de cire pouvaient dégrader des sacs en plastique en quelques heures seulement à température ambiante.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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