A Séoul, en Corée du Sud, alors que les lieux publics venaient d’ouvrir à nouveau, les autorités ont déjà fermé samedi dernier des boîtes de nuit gays après l’annonce de plusieurs contaminations à la Covid-19. Une situation qui a néanmoins déclenché une vague d’homophobie sur la toile.

Une déferlante d’homophobie

Depuis le début de la propagation de la pandémie de Covid-19, la Corée du Sud a su faire preuve de rapidité pour gérer la crise, a mis en place des dépistages rapides ainsi qu’un traçage des patients malades. Ces différentes mesures ont alors permis au pays de ne compter jusqu’à présent “que” 260 décès. Le gouvernement a donc décidé de rouvrir les bars, parcs, restaurants et magasins. Néanmoins, cette décision a entraîné une déferlante d’homophobie.

En effet, selon les autorités sanitaires sud-coréennes, et comme l’a rapporté le quotidien Hankyoreh, un homme testé positif au virus le 7 mai dernier “s’était rendu dans la nuit du 1er au 2 mai dans cinq établissements du quartier d’Itaewon à Séoul, dont des bars et des boîtes de nuit”. Deux jours plus tard, dix-sept personnes ayant été en contact avec lui avaient contracté le virus. Les autorités du pays ont donc fermé à nouveau les bars et clubs de la ville.

Mais, cette vague d’homophobie a surtout vu le jour en raison de la fermeture de ces trois établissements qui étaient “fréquentés par des homosexuels”, comme l’a rapporté Asia Times. Les message haineux à caractère homophobe se sont alors multipliés sur les réseaux sociaux de Corée du Sud. Une vague d’inquiétudes au sein de la communauté LGBT de Séoul a également vu le jour. 

— 83PM38 / Shutterstock.com

“Les dissuader de se cacher”

Depuis le début de la propagation de la pandémie, la Corée du Sud a recours à la technologie et au traçage numérique en vue d’endiguer au mieux le virus. Les 2 000 individus s’étant rendus dans ces boîtes de nuit ont donc dû se faire dépister. Toutefois, seule une minorité s’est prononcée, “craignant que leur homosexualité soit rendue publique par le système de traçage”. En effet, la Corée du Sud ne reconnaît toujours pas officiellement les droits des LGBT+ et l’homosexualité demeure encore taboue.

Face à cette situation, Chung Sye-kyun, Premier ministre sud-coréen, a annoncé que les personnes ayant fréquenté un de ces cinq établissements publics étaient invitées à se soumettre à ce test en leur “promettant une confidentialité absolue afin de les dissuader de se cacher”.

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