
On estime que le syndrome de l’intestin (ou du colon) irritable affecte au moins 5 % des Français. Une nouvelle étude révèle que la voie non médicamenteuse constitue la plus efficace pour le soulager.
Un quotidien lourdement impacté
Caractérisé par des douleurs abdominales parfois intenses, des spasmes, de la constipation/diarrhée et des symptômes extradigestifs (maux de tête, fatigue…), le syndrome de l’intestin irritable, ou SII, affecte profondément le quotidien et la qualité de vie de millions de personnes en France.
Si ses causes restent relativement floues, on pense que le dérèglement de la communication intestin/cerveau joue un rôle majeur, en provoquant une hypersensibilité abdominale qui se trouve amplifiée par le stress et l’anxiété.
En l’absence de traitement spécifique pour en guérir, les approches aujourd’hui utilisées pour réduire la fréquence des crises se résument à l’adaptation du régime alimentaire, et à la prise de régulateurs de transit, d’antispasmodiques et d’antalgiques pour les soulager.
Dans le cadre de travaux publiés dans The Lancet Gastroenterology & Hepatology, Alexander Ford, de l’université de Leeds, et ses collègues ont spécifiquement estimé les effets de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et de l’hypnothérapie ciblée, généralement prescrites en « dernier recours ».

Une méta-analyse sans précédent
Pour ce faire, l’équipe a passé au crible 67 essais cliniques (qui impliquaient plus de 7 000 sujets) comparant les résultats de ce type d’interventions, d’une durée de quatre à douze semaines, aux traitements classiques, et à l’absence de prise en charge. « Il s’agit à notre connaissance de la plus vaste méta-analyse sur le sujet », souligne Perjohan Lindfors, de l’Institut suédois Karolinska.
Il s’est avéré que ce duo de thérapies, qu’elles soient dispensées dans des cabinets ou à distance, offrait les meilleurs résultats, avec une atténuation plus marquée de l’ensemble des symptômes du SII.
« De telles découvertes suggèrent que les thérapies comportementales devraient être proposées beaucoup plus tôt aux patients en souffrant », estime Ford. Selon le chercheur, la prochaine étape consistera à comparer plus étroitement les effets des téléconsultations à ceux des séances standard.
Précédemment, des chercheurs avaient identifié un nouveau lien génétique entre la santé intestinale et les maladies psychiatriques.