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Des chercheurs australiens ont combiné un médicament normalement utilisé pour traiter le cancer avec un anti-inflammatoire d’origine naturelle pour stimuler les cellules souches pancréatiques afin qu’elles se transforment en cellules productrices d’insuline.

Rétablir la production d’insuline

Chez les personnes atteintes de diabète de type 1, les cellules bêta du pancréas sont endommagées ou détruites par le système immunitaire, produisant peu ou pas d’insuline. De nombreuses recherches ont été entreprises pour mettre au point des traitements visant à les régénérer, notamment en convertissant des cellules souches provenant d’autres parties du corps en cellules productrices d’insuline.

Le pancréas est constitué de cellules exocrines, produisant des enzymes qui facilitent la digestion des aliments, et endocrines, qui sécrètent des hormones telles que l’insuline. Les cellules canalaires sont des cellules exocrines qui tapissent la paroi des tubes (canaux) délivrant les enzymes pancréatiques. Des études antérieures ont suggéré que les cellules progénitrices canalaires, descendantes des cellules souches, peuvent se différencier en cellules bêta productrices d’insuline.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Clinical Epigenetics, des chercheurs du Baker Heart and Diabetes Institute en Australie ont combiné l’inhibiteur synthétique d’EZH2, utilisé dans le traitement du cancer, avec le triplotide, dérivé d’une plante chinoise et connu pour ses propriétés anti-inflammatoires, afin de pousser les cellules progénitrices canalaires à se différencier en cellules bêta capables de produire de l’insuline.

scientifique
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Le gène EZH2 fournit des instructions pour la fabrication d’une enzyme faisant partie d’un groupe de protéines appelé complexe répressif polycomb-2. En désactivant certains gènes, ce complexe contribue à déterminer le type de cellule qu’une cellule immature deviendra. Lorsque l’enzyme EZH2 est trop active, la croissance cellulaire devient incontrôlée et peut conduire au cancer. C’est pourquoi les médecins utilisent des inhibiteurs pour la cibler et la supprimer, empêchant ainsi les tumeurs de se développer.

Des résultats prometteurs

Les chercheurs ont constaté qu’après 48 heures, l’association inhibiteur d’EZH2-triptolide restaurait la capacité progénitrice des cellules canalaires humaines, les réactivant et permettant leur différenciation en cellules de type bêta. Lorsqu’elles ont été exposées à une solution de glucose, ces dernières ont commencé à produire de l’insuline.

« Ces observations expérimentales suggèrent que les cellules reprogrammées peuvent produire de l’insuline et augmenter fonctionnellement la sécrétion d’insuline en réponse à une stimulation par le glucose », écrivent-ils.

Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour examiner le mécanisme d’action des composés utilisés, les chercheurs estiment qu’ils pourraient potentiellement constituer un traitement alternatif pour le diabète de type 1.

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