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Des fossiles de mille-pattes préhistoriques géants résolvent un mystère vieux de 170 ans

Arthropleura mesurait près de trois mètres de long pour un poids d’une cinquantaine de kilos

mille-pattes préhistoriques
Vue d’artiste d’Arthropleura — © Lhéritier et al. / Science Advances 2024

Bien que la découverte d’Arthropleura remonte au milieu du XIXe siècle, jusqu’à présent ses témoignages fossiles s’avéraient trop incomplets pour se faire une bonne idée de sa tête. Grâce à l’analyse de nouveaux spécimens juvéniles, c’est désormais chose faite.

Un géant du Carbonifère

Avec ses 2,6 mètres de long pour un poids d’une cinquantaine de kilos, Arthropleura est considéré comme le plus grand arthropode (invertébré aux pattes articulées) à avoir jamais vécu sur Terre. Cette créature vivait au Carbonifère, il y a environ 346 à 290 millions d’années, dans des forêts de ce qui est aujourd’hui l’Amérique du Nord et l’Europe.

On estime que des niveaux d’oxygène atmosphérique nettement plus élevés qu’ils ne le sont aujourd’hui ont contribué à l’émergence d’invertébrés absolument gigantesques (dont des scorpions marins géants), au cours de cette période géologique lointaine.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Science Advances, des chercheurs ont utilisé une technique d’imagerie non destructive pour étudier des fossiles d’Arthropleura juvéniles découverts dans le Lagerstätte de Montceau-les-Mines, au nord-est du massif central, dont les têtes étaient intactes.

Modèle 3D de l’un des spécimens d’Arthropleura étudiés — © Lhéritier et al. / Science Advances 2024

Des caractéristiques hybrides

Les modèles 3D haute résolution obtenus ont offert un aperçu sans précédent de la morphologie de ces anciens géants, qui possédaient un corps rappelant celui des millipèdes modernes, mais une tête proche de celle des centipèdes. Des arthropodes se distinguant par leur nombre de paires de pattes par segment corporel, et leur alignement.

Selon l’étude, la tête d’Arthropleura s’apparentait à un bulbe rond doté de deux courtes antennes en forme de cloche, de deux globes oculaires pédonculés saillants semblables aux yeux d’un crabe, et d’une petite bouche pourvue de mandibules, adaptée au broyage de matière végétale.

Globalement, ces nouvelles découvertes contribuent à éclairer les relations évolutives entre les différentes classes de myriapodes (millipède, centipède, symphyle et pauropode).

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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