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Découverte d’un fossile de trilobite portant les stigmates d’une attaque de scorpion marin géant

Mesurant jusqu’à 2,5 mètres de long, ce prédateur préhistorique était l’un des plus grands arthropodes ayant jamais vécu

— KOKTARO / Shutterstock.com

C’est une découverte pour le moins inhabituelle. L’analyse d’un fossile de trilobite découvert en République tchèque a montré que la créature préhistorique avait échappé de peu à un scorpion marin géant affamé il y a 453 millions d’années environ.

Des lésions inhabituelles

Ayant prospéré dans les océans il y a 522 à 252 millions d’années, les trilobites étaient des arthropodes au corps rigide, mesurant entre 1 millimètre et 70 centimètres de long. Bien que 20 000 espèces différentes soient documentées, les fossiles de ces créatures préhistoriques présentant des marques de blessure à la tête sont extrêmement rares, ce qui suggère que la plupart de ces attaques s’avéraient fatales et que les trilobites en étant victimes étaient ensuite dévorés par leurs assaillants.

Dans le cadre de travaux publiés dans l’International Journal of Paleopathology, Oldřich Fatka et ses collègues de l’université Charles, en République tchèque, ont observé des blessures inhabituelles chez un trilobite fossilisé.

Les moulages des surfaces internes et externes du fossile ont révélé qu’une large partie de l’œil de ce représentant de l’espèce Dalmanitina socialis avait été arrachée, mais que la mue naturelle répétée de l’exosquelette de l’animal avait aidé cette blessure à cicatriser et permis à un globe oculaire beaucoup plus petit de repousser. La créature présentait également de profondes éraflures, une balafre en forme de croissant et des joues déformées.

Le fossile étudié par les scientifiques

Selon l’équipe, de tels dommages ne seraient pas liés au processus de mue lui-même, qui était souvent à l’origine d’anomalies morphologiques chez les trilobites, ou à une éventuelle mutation génétique, en raison de la présence de signes de guérison.

« C’était sans doute son jour de chance »

Une attaque de prédateur constitue l’explication la plus évidente. En théorie, il aurait pu s’agir d’un trilobite plus grand, d’un céphalopode ressemblant à une pieuvre ou un euryptéride géant, aussi appelé « scorpion de mer ». Les archives fossiles montrant que tous vivaient dans la région en même temps que le petit trilobite.

Cependant, l’équipe a éliminé les deux premiers candidats, dont les attaques ne correspondaient pas aux blessures du trilobite. Ne restait donc plus que le scorpion marin géant, l’un des plus grands arthropodes ayant jamais vécu. Pouvant mesurer jusqu’à 2,5 mètres de long, ces créatures possédaient des appendices semblables à des bras, pourvus de griffes dentelées pour saisir leurs proies.

« La cause la plus probable de ces blessures est une attaque de prédateur à laquelle le trilobite a miraculeusement survécu », estime Greg Edgecombe du Musée d’histoire naturelle de Londres. « C’était sans doute son jour de chance. »

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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