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Une équipe de chercheurs britanniques a développé un test permettant de diagnostiquer les lésions du col de l’utérus présentant un risque élevé de cancérisation. Les prélèvements nécessaires peuvent être réalisés depuis chez soi, ce qui le rend indiqué dans les pays où le dépistage n’est pas généralisé.

Mieux prévenir le cancer du col de l’utérus

C’est à l’occasion de la conférence NCRI 2019, organisée à Glasgow, que la chercheuse Belindad Nedjai et ses collègues de la Queen Mary University (Londres) ont présenté à la presse leur nouveau test prometteur permettant de détecter les lésions du col de l’utérus les plus susceptibles d’évoluer en cancer, via des prélèvements vaginaux et urinaires pouvant être réalisés par la femme elle-même à domicile.

Leurs travaux n’ont pas encore fait l’objet d’une publication dans une revue scientifique. Dans le cadre de l’étude, les prélèvements vaginaux de 620 femmes (ainsi qu’un prélèvement d’urine pour 503 d’entre elles) ont été analysés en laboratoire via cette nouvelle méthode.

Baptisé S5, ce test va mesurer la méthylation de l’ADN, qui représente un changement chimique d’une des quatre lettres de base de l’ADN composant le code génétique humain. Il permet de détecter cette modification sur les quatre types de papillomavirus sexuellement transmissibles les plus susceptibles d’engendrer le cancer du col de l’utérus.

Une méthode prometteuse

Quatrième cancer le plus fréquent chez la femme, le cancer du col de l’utérus est précédé d’une croissance anormale des cellules précurseurs se trouvant à la surface du col, appelées lésions précancéreuses. Le test S5 va permettre d’identifier les femmes présentant des lésions au stade CIN3 (symbolisant un risque élevé de cancérisation), ou supérieur, en produisant un score indiquant le niveau de risque. Plus le score est élevé, plus la patiente est susceptible de développer ce type de cancer.

Comme l’a expliqué Belindad Nedjai : « Ces résultats représentent un progrès dans le dépistage du cancer du col de l’utérus, en particulier pour les femmes qui ne fréquentent pas la clinique, comme les femmes âgées, ou qui trouvent le frottis trop douloureux ou ne bénéficient pas d’un programme de dépistage dans leur pays. » Les chercheurs ont récemment confié travailler à l’amélioration de la précision de cette méthode, considérée comme prometteuse.

On rappelle que 3 000 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année en France (dont 75 % chez les femmes de moins 65 ans). En 2018, celui-ci a été responsable de 1 117 décès.

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