Tesla n’est plus qu’un champ de bataille : Musk face à ses anciens alliés devenus ennemis

Entre départs internes, clash avec Trump et anciens employés devenus concurrents, le patron star semble fragiliser l’entreprise qu’il a lui-même créée.

Longtemps, Elon Musk a été vu comme le moteur génial de Tesla. Pourtant, la dynamique s’est bel et bien inversée. Désormais, l’homme qui a propulsé la marque au sommet pourrait aussi être celui qui la met en péril. Voici pourquoi cette hypothèse n’a jamais semblé aussi crédible.

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Trump contre Musk : un bras de fer politique aux effets immédiats

Alors même que l’équipe dirigeante se fragilise, un autre front s’est ouvert. Elon Musk a récemment attaqué Donald Trump sur un projet de loi budgétaire. En retour, le président américain a publiquement menacé de supprimer les subventions fédérales accordées à Tesla.

Dès le lendemain, la réaction des marchés a été brutale. Le titre Tesla a chuté de plus de 5 %. Résultat : près de 7 milliards de dollars envolés de la fortune personnelle de Musk. De surcroît, cette baisse a ravivé les doutes des investisseurs quant à la stabilité du groupe. Certains analystes, pourtant historiquement favorables à Musk, commencent à parler d’“autodestruction stratégique”.

De plus, les indicateurs commerciaux ne rassurent pas. Les livraisons du deuxième trimestre devraient reculer de 13 %, selon les prévisions. Ce n’est pas rien. Et cela montre que les controverses autour de Musk ne restent plus cantonnées aux médias : elles affectent directement la performance de l’entreprise.

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Enfin, l’image de Tesla, autrefois modèle d’innovation écologique, semble brouillée. Désormais, elle est trop souvent associée à un personnage clivant, dont les sorties sur X ou ses ambitions politiques éclipsent le produit lui-même. Ce décalage inquiète autant les consommateurs que les actionnaires.

Mais aussi, des départs à répétition… et une voiture concurrente lancée par d’anciens salariés

Depuis plusieurs semaines, les démissions s’enchaînent. À commencer par Omead Afshar, ancien directeur des ventes États-Unis/Europe, et l’un des hommes de confiance de Musk. Mais il ne s’agit pas d’un cas isolé. D’autres cadres — en robotique, ressources humaines ou production — ont quitté le navire. Conséquence : une perte de repères stratégique au sein de l’entreprise.

En parallèle, et c’est un signal encore plus fort, plusieurs ex-salariés ont décidé de se lancer dans la création d’une voiture concurrente. Connaissant parfaitement les failles internes de Tesla, ils espèrent proposer une alternative plus agile, plus cohérente. Autrement dit, ils veulent faire mieux que leur ancien patron, avec ses propres méthodes.

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Par ailleurs, la situation s’alourdit avec l’affaire Jay Li. Cet ancien ingénieur est accusé d’avoir dérobé des données sensibles liées au robot Optimus. Tesla a déposé plainte. Ce type d’incident, bien que rare, souligne un climat de tension et de méfiance qui s’installe durablement.

Dans ce contexte, le départ des talents n’est pas qu’un problème de ressources humaines. Il reflète un doute croissant vis-à-vis de la vision actuelle de Musk — et une perte de foi dans l’avenir de l’entreprise.

Tesla peut-elle encore avancer avec Musk à la barre ?

On le sait, Tesla doit énormément à Musk. Sa vision, son audace, son image. Toutefois, aujourd’hui, ce lien presque organique entre l’homme et la marque devient un facteur de vulnérabilité. En effet, de nombreux signaux convergent : perte de talents, conflit avec l’État, défiance boursière, concurrence interne.

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Plus inquiétant encore : ces tensions semblent s’inscrire dans la durée. Tant que Musk mêlera ses batailles personnelles à la direction de Tesla, l’entreprise risque de perdre en clarté, en cohésion et en efficacité. Car il ne suffit pas d’être visionnaire. Il faut aussi savoir laisser place à une organisation solide, capable de survivre sans le fondateur.

En définitive, la vraie question n’est plus “Elon Musk peut-il sauver Tesla ?”. Elle devient : “Tesla peut-elle survivre tant que Musk refuse de s’effacer un peu ?”. Le futur de l’entreprise dépend peut-être de la réponse.