
Bien avant les dinosaures, la Terre a connu l’un des événements climatiques les plus extrêmes de son histoire : une glaciation globale qui l’a transformée en une véritable boule de neige pendant des millions d’années. Une nouvelle étude fait d’un ancien volcan arctique un suspect sérieux.
Glaciation sturtienne
Au cours de sa longue histoire, le climat de notre planète a connu des extrêmes remarquables, étroitement liés à l’activité volcanique, aux impacts de roches spatiales et aux variations de son orbite. S’il a été proposé que la collision d’un astéroïde massif il y a 720 millions d’années ait projeté suffisamment de matériaux dans l’atmosphère pour bloquer durablement la lumière du Soleil et conduire à un refroidissement sans précédent de la Terre, à ce jour, il n’existe aucune preuve convaincante d’un tel évènement.
Publiés dans le Journal of Geophysical Research : Planets, de nouveaux travaux menés par une équipe de Harvard appuient une origine volcanique, impliquant la province ignée de Franklin, vaste formation géologique située dans l’Arctique canadien et le nord-ouest du Groenland, dont l’entrée en éruption a coïncidé avec le début de cette « glaciation sturtienne ».
Des simulations climatiques et atmosphériques avancées ont montré qu’une activité volcanique soutenue dans la région aurait exposé à l’air libre des volumes remarquables de roches silicatées « fraîches » qui, en s’érodant, auraient interagi avec le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère, le stockant essentiellement sous forme solide.
La baisse significative des concentrations de ce gaz à effet de serre aurait largement réduit la capacité de notre planète à piéger la chaleur.

Un climat déjà froid
Plutôt que d’indiquer une faible probabilité pour un tel scénario, le fait que les éruptions de Franklin n’aient entrainé un refroidissement suffisant pour que la Terre se transforme en boule de neige dans la bonne fenêtre temporelle que dans 10 % de ces sessions suggère plutôt des températures mondiales déjà relativement basses avant cet évènement climatique majeur.
Une hypothèse appuyée par des preuves géologiques plus récentes, montrant que l’activité volcanique ultérieure de la formation de Franklin n’a pas déclenché de bouleversements profonds en raison d’un climat global plus chaud.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, ces périodes tempérées auraient favorisé le développement de la vie végétale, contribuant à structurer les sols et à réduire leurs taux d’érosion.
L’an passé, une étude menée par des chercheurs de l’université de Sydney était parvenue à des conclusions similaires.