― Ugis Riba / Shutterstock.com

Des chercheurs américains ont récemment dévoilé une méthode révolutionnaire de capture du dioxyde de carbone. Peu coûteuse, elle pourrait notamment permettre de réduire considérablement les émissions nocives des centrales électriques.

Capturer de grandes quantités de CO2 avec une quantité minimale d’énergie

Dans le cadre de ces travaux présentés dans la revue Science, une équipe de chercheurs de l’université de Californie, en collaboration avec la société pétrolière et gazière ExxonMobil, a mis au point une nouvelle méthode particulièrement prometteuse de capture et de stockage du carbone (CSC). Celle-ci s’appuie sur un matériau très poreux appelé « composé métallo-organique » (MOF), modifié avec des molécules contenant de l’azote afin de capturer le CO2, et utilise de la vapeur à basse température pour extraire le dioxyde de carbone afin de le séquestrer ou de le réutiliser.

Les chercheurs ont constaté que cette approche était six fois plus efficace pour éliminer le CO2 des gaz de combustion que la technologie actuelle à base d’amines. Les essais réalisés ont montré que la technique, adaptable à un grand nombre d’industries selon les auteurs de l’étude, permettait de capturer plus de 90 % du CO2 et qu’elle ne nécessitait qu’un minimum d’énergie pour le faire.

« Pour la capture du CO2, le stripping à la vapeur, impliquant un contact direct avec cette dernière pour extraire le dioxyde de carbone, constitue une sorte de saint graal, étant donné qu’il s’agit à l’heure actuelle du moyen le plus économique pour réaliser une telle opération », estime Jeffrey Long, auteur principal de l’étude.

En manipulant la structure de ce matériau hybride, l’équipe a pu condenser une surface de la taille d’un terrain de football en un seul gramme de masse. Le transformant ainsi en une véritable éponge à CO2 — Roschetzky Photography / Shutterstock.com

Une solution viable pour la capture du carbone à grande échelle

« En nous appuyant sur cette découverte initiale, et grâce à la recherche et aux essais, nous avons été en mesure de dériver un matériau qui, lors d’expériences en laboratoire, s’est révélé non seulement capable de capturer le CO2 issu des émissions des centrales électriques au gaz naturel, mais de le faire sans perte de sélectivité », avance Simon Weston, co-auteur de l’étude. « Ces nouveaux matériaux peuvent ensuite être facilement régénérés pour un usage répété, faisant d’eux une solution viable pour la capture du carbone à grande échelle. »

Aujourd’hui, les émissions de dioxyde de carbone représentent environ 65 % des gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique, caractérisé par une hausse de la température moyenne mondiale d’1 °C depuis le XIXe siècle. Si ce type d’émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel, la planète sera confrontée à des conséquences désastreuses, (tempêtes, sécheresses, incendies, famines…).

« En réalité, la capture du CO2 constitue l’un des principaux moyens évoqués par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat pour limiter le réchauffement climatique », souligne Long. « Bien que nous n’ayons pas nécessairement l’utilité du dioxyde de carbone qui pourrait ainsi être récupéré, il est indispensable de réduire ce type d’émissions. »

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