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— mushtaq saad / Shutterstock.com

Des archéologues ont mis au jour les vestiges d’une ancienne taverne vieille de près de 5 000 ans dans le sud de l’Irak, offrant un aperçu passionnant du quotidien des habitants de la cité de Lagash.

Restauration antique

À l’intérieur de l’espace de restauration antique, qui comprenait une zone à ciel ouvert et une cuisine, les chercheurs des universités de Pennsylvanie et de Pise ont trouvé un four massif, un ancien dispositif de réfrigération en argile appelé zeer (exploitant l’évaporation pour maintenir les aliments au frais), des bancs et divers récipients (dont des dizaines de bols de forme conique) contenant des restes de nourriture.

Pour étudier l’ancienne taverne située à seulement 20 cm sous la surface, les archéologues ont utilisé une technique consistant à excaver une à une de fines sections horizontales du sol. Sa présence suggère que l’ancienne société de Lagash comprenait, en plus des individus asservis et des élites, une classe moyenne.

« Ce lieu de rassemblement où les gens pouvaient s’asseoir, prendre un verre et déguster un ragoût de poisson suggère que ceux-ci ne travaillaient pas sous le joug de rois tyranniques », explique l’archéologue Reed Goodman. « Cette découverte contribue à éclairer l’histoire bigarrée de la ville. »

Les découvertes réalisées à proximité de cet édifice, érigé vers 2 700 avant J.-C., incluent une zone dédiée à la fabrication de poteries, comprenant six fours à céramique, une habitation comportant des toilettes et une cuisine, ainsi que des bancs et une table.

La « Venise du croissant fertile »

Souvent surnommée la « Venise du croissant fertile », Lagash était l’une des plus vastes et anciennes cités du sud de la Mésopotamie. Afin de sonder ce site archéologique tentaculaire, s’étendant sur plus de 400 hectares, et révéler son histoire, les chercheurs s’appuient sur différentes techniques avancées.

Celles-ci incluent la télédetection par drone, des relevés magnétométriques, ainsi que l’analyse d’échantillons de sédiments prélevés jusqu’à une profondeur de 24 mètres, pour éclairer son évolution géologique et géophysique au fil des siècles.

« Le site avait une importance politique, économique et religieuse majeure », explique Holly Pittman, directrice du projet Lagash. « La découverte de signes d’une production artisanale intensive et la proximité de larges terres fertiles suggèrent que la ville constituait également un centre de population important. »

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