Platycercus elegans — Wattlebird / Shutterstock.com

De récentes recherches ont déterminé que la morphologie des animaux à sang chaud, dits endothermes, avait évolué au cours du siècle dernier, en réponse à la hausse des températures mondiales.

Des augmentations fonctionnellement importantes

De nombreux animaux disposent de parties du corps saillantes (oreilles, becs, membres et des queues). Dans le cadre de ces travaux publiés dans la revue Trends in Ecology & Evolution, Sara Ryding et ses collègues de l’université Deakin, en Australie, ont constaté que la taille de ces appendices avait augmenté chez diverses espèces depuis le début de la révolution industrielle. Ce qui suggère une évolution morphologique directement liée au réchauffement climatique.

« Ces différences ne sautent pas aux yeux », explique Sara Ryding. « Si vous teniez dans vos mains un oiseau du XIXe siècle et un autre du XXIe siècle, vous pourriez facilement les omettre. Mais nos estimations montrent que ces augmentations sont tout de même fonctionnellement importantes. »

L’équipe a combiné les résultats de recherches antérieures ayant examiné la taille des appendices de diverses espèces animales du monde entier, notamment des perroquets et des grives d’Australie, des pinsons des Galápagos, des chauves-souris originaires de Chine et des souris européennes.

— Seregraff / Shutterstock.com

Les changements observés concernaient la taille du bec chez des espèces d’oiseaux comme la roselle pourpre (Platycercus elegans), celle des ailes chez des chiroptères comme la grande chauve-souris à feuilles rondes (Hipposideros armiger) et l’augmentation de la longueur de la queue chez des mammifères comme la musaraigne masquée (Sorex cinereus).

Réguler plus efficacement la température corporelle

Comme le précisent les auteurs de l’étude, des appendices plus grands permettent à un animal d’augmenter sa surface par rapport à son volume corporel, ce qui facilite la perte de chaleur, et par conséquent la régulation de la température de l’organisme chez les créatures endothermes.

Une poignée d’espèces, incluant la roussette de Leschenault (Rousettus leschenaultii), une chauve-souris, ne présentaient toutefois pas de telles augmentations. Ce qui serait potentiellement lié au fait que ces appendices soient utilisés de façon intensive chez ces dernières, limitant leur taille.

« Les preuves présentées ici sont convaincantes mais je pense qu’il est trop tôt pour dire s’il s’agit d’un phénomène global se produisant en réponse au changement climatique », tempère Thomas Reed de l’University College de Cork, en Irlande. « Nous avons besoin de plus d’études portant sur davantage de types d’animaux. »

S’abonner
Notifier de
guest

1 Commentaire
Le plus populaire
plus récent plus ancien
Inline Feedbacks
View all comments
mako
mako
2 années

« incluant la musaraigne de Leschenault (Rousettus leschenaultii) » doit se lire comme « la roussette de Leschenault » … une chauvesouris.